Le cas Bernheim : une chronologie (faits, dates, documents, presses, etc.)

Posté par Jean-Noël Darde

Dernière mise à jour : avril 2014

D’autres documents viendront précéder, s’intercaler, compléter et suivre cette liste. Concernant les articles de presse, il n’est pas question de les recenser tous, mais seulement ceux qui apportent une information supplémentaire ou témoignent d’une prise de position significative.

Nous expliquerons par ailleurs pourquoi l’analyse du cas Bernheim n’en est qu’à ses débuts, non seulement en ce qui concerne son intérêt propre au regard du problème du plagiat (les figures du déni par exemple, aussi bien de la part du plagiaire que de ses proches et soutiens, sont intéressantes à traiter), mais aussi à propos d’autres conséquences. En cela au moins, nous partageons l’avis de Maurice-Ruben Hayoun (voir au 15 avril) : « ce douloureux épisode (…) laissera des traces dans l’histoire religieuse ». Précisons, aussi bien du côté catholique que juif.

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7 mars 2013 : Présentation  par Pierre Girardey de deux textes jumeaux de Gilles Bernheim (publié en 2011) et Jean-François Lyotard (publié en 1996, en réalité un texte Weber/Lyotard) sur le site Strass de la philosophie : Gilles Bernheim ou Jean-François Lyotard ?

18 mars 2013 : reprise de Gilles Bernheim ou Jean-François Lyotard sur le site Theoria.

19 mars 2013 (Rue89.com) : Avec prudence mais sans la moindre ambiguïté, Pascal Riché est le premier journaliste à afficher, avec drôlerie, sa conviction : Plagiat : pour le grand rabbin de France, mieux Lyotard que jamais

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20 mars 2013 : mise en ligne sur le site du grand rabbin de France d’un communiqué où, une fois reconnue la similarité des deux textes, Gilles Bernheim accuse le Philosophe Jean-François Lyotard d’être le plagiaire de ses notes de conférence des années 80. Ce communiqué a été retiré du site de Grand Rabbin le 3 avril 2013 (on le trouvera, signé par son porte parole Moché Lewin, ci-contre).

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20 mars 2013 (bibliobs.nouvelobs.com) : Gilles Bernheim a-t-il copié sur Jean-François Lyotard… ou l’inverse ? [Louis Blanchard et Grégoire Leménager pensaient probablement que Lyotard et Bernheim jouaient dans la même catégorie et pèsent le pour et le contre… Il laisse le grand rabbin décocher un coup de l’âne à son « amie » la psychanalyste Marie Balmary. Tout comme Lyotard, elle aurait aussi plagié les notes de conférences du rabbin Bernheim. « Tout comme Lyotard« …  Le temps de remettre ses notes en ordre et de consulter ses livres (son premier ouvrage date de 1979), Marie Balmary, très surprise, réagira avec précision sur ce blog. Gilles Bernheim aurait-il plagié  dès ses conférences au centre Edmond Fleg ?

22 mars 2013 : sur Theoria, Jean Nehoray et Benoît Hamon démontent la fable d’un Lyotard plagiaire  : Gilles Bernheim plagiaire de Lyotard ? Du nouveau dans l’affaire.

25 mars 2013, blog Archéologie du… Mise en ligne de [1] NON, JEAN-FRANÇOIS LYOTARD N’ÉTAIT PAS UN PLAGIAIRE !

25 mars 2013 (Tribune juive.info) : un article d’André Mamou, rédacteur-en-chef de Tribune juive,  répond à l’article précédent  : Le « aleph », méditation 26, est bien de Gilles Bernheim. [perseverare diabolicum]

28 mars 2013, Archéologie du… [2] Gilles BERNHEIM, la bible, le tragique et le plagiat de Jean-Marie DOMENACH

1er avril 2013 (Rue 89.com) : Plagiat : la très fragile défense du grand rabbin Gilles Bernheim. Pascal Riché fait le point sur l’affaire, impeccable et implacable. C’est si énorme que l’on pourrait croire à un poisson d’avril.

2 avril 2013, Archéologie… [3] DOLORES LYOTARD (HUIT CENTS MOTS, MOT À MOT) et [4] Le témoignage d’Élisabeth WEBER, éditrice et co-auteur du livre d’entretiens Questions au judaïsme (DdB, 1996), taillent en pièces les mensonges de Gilles Bernheim.

2 avril 2013 (Presse, L’Express ) : Le Grand Rabbin Gilles Bernheim soupçonné de plagiat. Menée par Jérôme Dupuis, la première enquête sur l’affaire mise en ligne par un grand magazine.

3 avril 2013, Archéologie… [5] GILLES BERNHEIM, L’AVEU

3 avril 2013 (Tribune juive.info) : Vérité et courage [ Vérité !  Courage ! ].

3 avril 2013 (Tribune juive.info)  : Le Grand Rabbin de France retire son livre des librairies

3 avril 2013 (Lemonde.fr) : Nicolas Weill, Le grand rabbin Gilles Bernheim reconnaît avoir commis un plagiat. le journaliste précise :

Sur le « Campus numérique juif », Akadem, le grand rabbin de France s’était entretenu sur ce texte avec des journalistes, dans une vidéo tournée le 23 novembre 2011 (mise en ligne en décembre), et retirée du site le 3 avril. Alors qu’on lui demandait comment il pouvait concilier ses activités de grand rabbin avec l’écriture, Gilles Bernheim s’était contenté de dire qu’il mettait à profit la nuit pour son travail personnel.

4 avril 2013 (Europe 1) : Internet, enfer des plagiaires. Dans sa chronique « Vue du net », Guy Birenbaum fait le point sur  l’affaire Bernheim.

5 avril 2013 (L’Express) :L’autre mystère du Grand Rabbin Bernheim, par Jérôme Dupuis. Cette fois c’est la qualité d’agrégé de philosophie du grand rabbin qui est mis en cause.

5 avril 2013, blog Archéologie… [6] Gilles BERNHEIM, un second mensonge, un souci et sa source.

6 avril 2013 (I-télé) : Le Grand Rabbin de France Gilles Bernheim ne serait pas agrégé de philosophie. On retiendra dans ce reportage l’intervention de Sammy Ghozlan, Président du Bureau Nationnal de Vigilance Contre l’Antisémitisme (BNVCA), fidèle à son programme de vérité : le dévoilement du mensonge de G. Bernheim – « ce que l’on peut considérer comme une erreur » connue et acceptée par ceux qui l’avaient élu grand rabbin  – risque de favoriser de nouvelles attaques « contre le judaïsme et les juifs »

8 avril 2013 (Rue 89De l’utilité d’une fausse agrég’ de philo pour le grand rabbin Gilles Bernheim. Le travail minutieux d’Arnaud Mercier (professeur en sciences de l’information et de la communication à l’Université de Lorraine) sur les traces de l’agrégation du grand rabbin, complète celui de Jérôme Dupuis pour L’Express. Il donne accès à des documents aujourd’hui modifiés ou même devenus inaccessibles sur le web. L’article est complété par un encadré de Mathieu Deslandes, Rédacteur en chef adjoint de Rue 89.

8 avril 2013, blog Archéologie… [7] L’ESSAI  DE  GILLES  BERNHEIM, CE  QUI  A  PLU  AU  PAPE  BENOÎT  XVI

8 avril 2013 (Presse, L’Express) : Plagiat: le Grand Rabbin Gilles Bernheim a même piégé le pape !

8 avril 2013 (BFMTV) : Alain Finkielkraut : l’invité de Ruth Elkrief (à 10mn 45″). Finkielkraut admet une « faille » chez ce « rabbin exceptionnel [qui parlait] pour tous les hommes » : laisser le Who is Who écrire qu’il avait l’agrégation de philosophie. Mais le polémiste se tait sur une faille bien plus profonde : la vile accusation portée contre un Jean-François Lyotard soi-disant plagiaire. A. Finkielkraut attendait « avec impatience les explications » du grand rabbin. Depuis, G. Bernheim a donné de nouvelles explications, toujours incomplètes et mensongères. Qu’en a pensé A. Finkielkraut ?

9 avril 2013 (Tribune juive.info) : L’essai de Gilles Bernheim : ce qui a plu au Pape Benoit XVI [c’est un tournant, Tribune juive reprend le texte et les illustrations d’un article d’Archéologie du copier-coller ]

9 avril 2013 (Tribune juive.info) : Comité de soutien au Grand Rabbin de France

9 avril 2013, blog Archéologie du… [8] Le souci des autres : quand Gilles Berheim faisait chanter un haute-contre

9 avril 2013 (Radio Schalom/Dailymotion) : Intervention de Gilles Bernheim, grand rabbin de France, le 9 avril 2013 sur radio Shalom [Le grand rabbin de France explique notamment ce qu’aurait fait un prétendu Gilles Bernheim plagiaire  s’il avait été un « pervers ». Un enregistrement à écouter avant qu’il ne disparaisse d’Internet (la disparition a en effet été le sort d’une vidéo d’un entretien le 7 décembre 2011 de Gilles Bernheim avec Nicolas Weill,  sur Akadem, « Campus numérique juif », à l’occasion de la sortie de Quarante méditations juives. Cette vidéo été  retirée du web le matin du 3 avril après intervention de N. Weill. (Lire ci-dessous le commentaire de Nicolas Weill, la réponse à son commentaire, et la suite)].

9 avril 2013 (New York Times) :  France’s Chief Rabbi Declines to Resign Over Plagiarism, par Steven Erlanger

10 avril 2013 (blog Theoria) : Le Rabbin et le cardinal, Gilles Bernheim piège monseigneur Barbarin, par Jean Nehoray et Benoît Hamon.

10 avril 2013, blog Archéologie du… Reprise de l’article ci-dessus de Jean Nehoray et Benoît Hamon : [9] Du nouveau sur le site Theoria : Jankélévitch ?  c’est du Bernheim…

10 avril 2013 (www.Israël-infos.net) : Texte intégral de l’interview de Gilles Bernheim sur radio Shalom.

10 avril 2013 (Tribune juive.info) : On a eu du chagrin : Gilles Bernheim, le Grand Rabbin de France, a tout avoué. André Mamou est un dévot et croit toujours tout ce que dit G. Bernheim. En cela il a tort, mais il a eu raison de publier une vingtaine de commentaires à cet article dont la majorité des auteurs ne partagent son incurable naïveté. « Les plagiats ? les assistants d’écriture qui ont copié au lieu de rédiger, les notes manuscrites prises pendant ses lectures qui ne comportaient pas les noms des auteurs et des ouvrages  et qu’il a réutilisées en l’état.« … un état des lieux qui ne correspond en rien à la réalité.

10 avril 2013 (JSS news) : Le « BernheimGate » secoue et divise la communauté juive de France… [JSSNews.com est un webzine d’opinion israélien francophone].

10 avril 2013 (Causeur.fr) : Le Grand rabbin face à sa conscience… Compassion et exigence. Luc Rosenzweig, co-auteur de Questions au judaïsme (DdB, 1996) avait déjà livré le 1er avril un témoignage précis qui démontait l’affirmation de Gilles Bernheim selon laquelle il aurait été plagié par Jean-François Lyotard (voir son commentaire à Non, Jean-François Lyotard n’était pas un plagiaire !). Le 10 avril, au lendemain de la prestation de G. Bernheim à Radio Shalom où le grand rabbin prétendait ne pas démissioner « par humilité ». Luc Rosenzweig ne craint pas de conclure ici : « un Grand Rabbin qui s’accrocherait à une fonction qu’il ne peut plus assumer dans sa plénitude serait un triste sire« .

10 avril 2013 (L’Express-video) : Le Grand Rabbin Bernheim, Christian Jacob et Michel Sapin… les cartons de la semaine. C’est à Gilles Bernheim que Christophe Barbier attribue le carton rouge. Mais le rédacteur-en chef de l’Express s’avance beaucoup en affirmant que pour produire ses écrits « le grand rabbin employait parfois des étudiants peu scrupuleux« . Pour notre part, si ce scénario avait le 10 avril encore notre préférence, il nous paraît aujourd’hui (le 21 avril) plus probable l’hypothèse d’un Gilles Bernheim non seulement signataire des plagiats, donc plagiaire,  mais aussi directement à la manœuvre, sans intermédiaire « étudiant ».

11 avril 2013 (jforum.fr) : Gilles Bernheim – Le questionnement. En affirmant « Le Grand Rabbin Gilles Bernheim  a assumé pleinement ses responsabilités, sans chercher à cacher quoi que ce soit », Moise Cohen, Président d’Honneur du Consistoire, se moque quelque peu de la vérité et de ceux à qui il s’adresse.

11 avril 2013 (Lyon.Mag.com) : Affaire Bernheim : un livre d’entretiens avec le cardinal Barbarin concerné par les plagiats [une réaction de l’entourage du Primat des Gaules].

11 avril 2013 (huffingtonpost.fr) : Pour Gilles Bernheim, par Jean-Marc Fedida. Il faut d’autant plus retenir ce texte qu’il est, malheureusement, écrit par un avocat et essayiste qui n’a pas la réputation d’être un imbécile. La stratégie de défense délibérément choisie, le déni dans toute sa splendeur, plonge dans le malaise.

11 avril 2013 (Tribune juive.info) : Le Grand rabbin de France, Gilles Bernheim, annonce sa démission

11 avril 2013 (BMFTV): Moshé Lewin, l’invité de Ruth Elkrief. Devant la journaliste, aussi courtoise que pugnace, Moche Lewin, porte-parole démissionnaire de Gilles Bernheim, passe un rude quart d’heure sans même paraître s’en rendre-compte. Il raconte un peu n’importe quoi avec une candeur désarmante.  Accrocheuse, R. Elkrief donne ici un bel exemple de l’art de la relance.

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11 avril 2013 (La Croix) : Le grand rabbin de France Gilles Bernheim s’est résolu à démissionner. Une présentation assez complète. Élie Korchia, vice-président du Consistoire, ne lésine pas dans la louange. Il souligne le « courage », la « sérénité exceptionnelle », et l’ « exemplarité » du grand rabbin.  D’autres sont plus lucides : Gilles Bernheim s’était fabriqué « un monde qui a plus ou moins de rapport avec le réel et qu’il prend pour le réel ».

12 avril 2013 : ouverture par Jean Nehoray du blog www.jeannehoray.wordpress.com

12 avril 2013 (Tribune juive.info) : Communiqué de Gilles Bernheim

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12 avril 2003 (Le Figaro) :

Jean-Noël Darde : «Il fallait démonter la fable du rabbin Bernheim».

(voir ci-contre).

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12 avril 2013 (Presse, Radio Vatican) : Le Vatican continue d’estimer les écrits du rabbin Gilles Bernheim [ce qui ne saurait vraiment surprende, quand Gilles Bernheim parle avec la voix du père Joseph-Marie Verlinde…]

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12 avril 2013 (communiqué du CRIF)  Quelques remarques après le retrait du Grand Rabbin de France. Au moins sur cet aspect de l’affaire Bernheim,  Richard Prasquier remet les pendules à l’heure, il reconnaît qu’ « Il n’y a eu ni cabale, ni curée », pas plus que « d’inquisition », contre Gilles Bernheim.

12 avril 2013 (La Vie, le site chrétien d’actualité) : Gilles Bernheim devait-il démissionner ? Liza Fabian recense quelques réactions, toutes ouvertement « pro-Bernheim », à la démission du grand rabbin. Au risque de décevoir Samuel Grzybowski, ou même Henri Tincq, le grand rabbin de France n’a cessé et continue de mentir et sa demande de pardon a une géométrie très cadrée. Richard Prasquier, président du CRIF, reconnaîtra le 16 avril que contrairement à ce qu’affirme ici le jésuite Paul Valadier, il est injuste de parler d’inquisition menée contre le grand rabbin. Les lecteurs de La Vie ont des avis plus équilibrés, comme le remarque l’un d’entre eux, en réplique à Paul Valadier : accuser un innocent [Jean-François Lyotard], n’est-ce pas « salir la dignité d’un homme » ?

12 avril 2013 (Causeur.fr) : Mimétisme rabbinique. Par André Sénik, professeur agrégé de philosophie ; à la retraite, mais toujours vif !

14 avril 2013 (Presse, Marianne) :  Merci, Monsieur le Grand Rabbin Bernheim !. Un texte plein de fureur, de Nicolas Domenach. C’est d’abord un hommage rendu à son père, le philosophe Jean-Marie Domenach, victime à la fin de sa vie d’une cabale infamante où on l’intimait de répondre d’un prétendu  « antisémisme ». Campagne à laquelle il avait tenu à réagir en professionnel : avec philosophie.

15 avril 2013 (Blog Vu de la place Victor Hugo) : Gilles Bernheim, une personnalité complexe… L’argumentation de Maurice-Ruben Hayoun n’est, c’est le moins que l’on puisse dire, pas très rigoureuse (lire plus bas le commentaire de Jean Nehoray ,au 17 avril).

15 avril 2013 (Le Temps, quotidien suisse) :  Unileaks [Dans cet article (ici en fichier pdf), d’un cierge pour Gilles Bernheim, Anna Lietti suggère de faire une mèche allumée pour faire sauter le plagiat universitaire]. C’est un point de vue suisse.

15 avril 2013 (blog de Jean Nehoray) :  Les questions et les « idées-forces » de Franklin Rausky (une réponse étayée à une analyse indigente du plagiat Bernheim-Lyotard de Franklin Rausky pour Actualité juive (11 avril 2013).

15 avril 2013 (Le Monde, daté du 16) : Hélène Maurel-Indart,  Plagiat : les nouveaux faussaires.

15 avril 2013 (Jerusalemplus.com) Où étiez-vous quand William Goldanel, et Guy Millière montraient que Stéphane Hessel avait menti ? L’argument « Hessel » a été l’argument récurrent de la droite et la droite-extrême juives venues soutenir Gilles Bernheim contre une « campagne » dont on suggère clairement qu’elle pourrait avoir un caractère antisémite. Rien ne vaut de consulter les articles et les commentaires du site Jerusalemplus.com à ce propos. Précisons que, sauf erreur, Stéphane Hessel n’a pas accusé René Cassin de l’avoir plagié pour rédiger la Déclaration des Droits de l’Homme…

16 avril 2013 (Libération) : Deux « rebonds » signés par René Lévy (philosophe), les complices de l’imposteur, et Pascal Bacqué (poète), L’impossible institution juive.

16 avril 2013, Blog Achéologie…  : Ni cabale, ni menaces contre Gilles Bernheim.

16 avril 2013 (Acjf.fr) : Communiqué de l’Amitié Judéo-Chrétienne de France suite à la démission du Grand Rabbin Gilles Bernheim. Tous les commentaires sont élogieux vis-à-vis de Gilles Bernheim puisque l’ACJF a fait le choix de ne mettre en ligne aucun « message à charge« . Le soutien à G. Bernheim s’exprime parfois  de manière étonnante. Ainsi ce commentaire, sans que ne pointe la moindre ironie :  « Bien sur le Grand Rabbin aurait dû mettre en notes les références des textes empruntés, mais.. grâce à lui ces dits textes ont pris valeur, force et lumière. Il me semble que tout le monde y trouve son compte » On notera que sous le titre « Le Grand Rabbin Bernheim cité par Benoît XVI » l’ACJF écrivait trois mois auparavant :

« et pas qu’un peu !… C’est un événement exceptionnel ! Le pape Benoît XVI a commenté longuement les analyses du grand Rabbin Gilles Bernheim sur la famille « Mariage homosexuel, homoparentalité et adoption : ce que l’on oublie souvent de dire » (…) Nous avions averti : le document de Gilles Bernheim a toute chance de devenir un document de référence. Nous ne croyions pas si bien dire ! »

En effet, l’ACJF ne croyaient pas si bien direMais si faute avoué, à demi pardonnée, faute pas avouée (ce qui est toujours le cas de G. Bernheim qui a menti dans chaque version successive de ses prétendus « aveux ») vaut à l’évidence pour l’ACJF d’être complètement pardonnée et oubliée.

17 avril 2013 (blog de Jean Nehoray). Jean Nehoray,  il a moins de 30 ans, médite mais n’écrit pas, à l’instar de Gilles Bernheim, d’ouvrages de méditation, pas encore. Il semble cependant avoir une connaissance de la pensée juive au moins égale, et peut-être même supérieure, aux soutiens de Gilles Bernheim. Avec drôlerie,  Maurice-Ruben Hayoun, l’aide-rabbin en prend pour son grade.

Signalons sur le même blog, la reprise d’un texte sans concession de René Lévy. Texte publié hier, 16 avril, dans le journal Libération : Les complices de l’imposteur.

18 avril 2013 (Témoignage Chrétien) : Belle saison pour les menteurs, outre les plagiats et les mensonges du grand rabbin, l’éditorial de Christine Pedotti soulève le problème du silence du plagié : « Verlinde, au moins, admet qu’il avait reconnu les quatre pages intégralement recopiées de l’argumentaire biblique (cité par le pape). Mais il s’est tu, parce que « ce qui comptait, c’est que les idées passent ». Étrange notion de l’intégrité intellectuelle. Ceux-là et celle-là sont coupables de recel, ce qui sur le plan moral n’est pas moins grave que le vol et le mensonge eux-mêmes.

18 avril 2013 (http://jeannehoray.wordpress.com) : L’impossible institution juive. Jean Nehoray a mis en ligne sur son blog la version illustrée du texte de Pascal Bacqué paru en « rebond » dans le quotidien Libération du 16 avril.

19 avril 2013 : la suite d’étonnants échanges avec le journaliste Nicolas Weil (Le Monde.fr et Magazine culturel d’Akadem) est évoquée ci-dessous dans la rubrique commentaire.

Les plagiats de Gilles Bernheim dérangent.

Ci-contre, copie d’écran de cette page encore en ligne ce jour (19/03/2013). Mais la mention « voir l’entretien » active le lien Récits de femmes orthodoxes.

Le plus orthodoxe serait de restituer les échanges entre le maître et ses deux élèves en lieu et place des récits des femmes orthodoxes.

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19 avril 2003 (La voix du Nord) : Wicres: l’émotion de Geneviève, la sœur de Jean-Loup Charvet, un des auteurs copiés. La lecture de L’éloquence des larmes (DbB, 2000) et l’écoute de Jean-Loup Charvet suscitent une grande émotion. Notons seulement que G. Bernheim a bien peu eu le « souci des autres » et a fait preuve d’une indélicatesse toute particulière en plagiant cet ouvrage dans Le souci des autres au fondement de la loi juive.

22 avril 2013 (Jeannehoray.wordpress.com)Franklin le révolutionnaire. Jean Nehoray évoque notamment ce nouvel (et étonnant) apport de Franklin Rausky dans Actualité juive : « Dans le monde catholique, Gilles Bernheim est respecté comme une grande figure de la pensée religieuse ». En effet, à force de les plagier, G. Bernheim est apprécié comme le sont Jean-Marie Domenach, Jean Grosjean ou Joseph-Marie Verlinde…

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23 avril 2013 (youtube) : Message du Grand Rabbin Gilles Bernheim – 23 avril 2013.

Sans jamais laisser entendre qu’il puisse avoir eu la moindre responsabilité dans le cours de ces évènements, Gilles Bernheim, victime toujours aussi humble, remercie la terre entière, juifs et non-juifs, de leur solidatité dans les  épreuves qu’il a traversées…

Parmi les soutiens inconditionnels de G. Bernheim, citons les signataires (827 au 2 mai 2013) de la Lettre ouverte au Grand Rabbin Gilles Bernheim.

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24 avril 2013 (Marianne) : Affaire Bernheim: la vérité si je mens. Les deux journalistes Vladimir de Gmeline et Aude Lancelin font le point. François Azouvi, l’éditeur aveugle de G. Bernheim, n’est pas muet. Faisant peu de cas des faits établis, l’éditeur grugé de chez Stock donne dans la facilité :   « Certains ont voulu lui faire la peau ». Quant à Stéphane Trano, sans rentrer dans l’intimité du drame vécu par G. Bernheim, il dira certainement un jour en quelle année Gilles Bernheim s’est présenté au concours de l’agrégation de philosophie. Curieusement, Gilles Bernheim ne l’a jamais précisé. Une trentaine de commentaires, pour la plupart assez fondés, suivent l’article de Marianne.

26 avril 2013 (dieumaintenant.com) : Après les révélations de plagiat (apostille au texte de janvier 2013  « À propos des références bibliques utilisées par le Grand Rabbin Gilles Bernheim, etc. »). Le site dieumaintenant.com, animé par des catholiques critiques de leur hiérarchie, publie ce document signé par Loïc de Kérimel. Ce dernier se lance avec beaucoup de précision et d’érudition dans un exercice passionnant : relire ses premiers commentaires, rédigés dès janvier 2013, à l’essai du grand rabbin sur le mariage pour tous. Ceci, à la lumière des révélations qui ont attribué au Père Joseph-Marie Verlinde une partie du texte que G. Bernheim avait signé de son nom.

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3 mai 2013 (Marianne) Le Grand Rabbin Bernheim a aussi plagié la mémoire… . Après Jean Grosjean, Jean-Marie Domenach, Joseph-Marie Verlinde… Pierre Emmannuel.

Imposteur de l’agrégation de philosophie, imposteur du dialogue judéo-chrétien (plagier les auteurs catholiques, être l’autre, c’est interdire tout dialogue entre points de vue différents), imposteur de la mémoire et de la mémoire de son propre père…

Nous n’avons cessé de répéter que Gilles Berheim a beaucoup menti et continue à mentir. Il serait temps que les dévots du grand rabbin, chrétiens comme juifs, prennent toute la mesure du rabbin grand plagiaire. Il n’est pas exclu  – pour notre part, nous  le pensons vraisemblable – que Gilles Bernheim n’ait jamais passé la moindre épreuve du concours de l’agrégation et qu’il n’a donc jamais eu à abandonner ce concours à la suite d’une tragédie intime. Existe-t-il des preuves que le père de G. Bernheim se soit jamais réfugié « quelques mois » à Dieulefit en 1943 ?… ou ne serait-ce que quelques semaines, ou même quelques jours ? Disons le tout net, ce passage, démarqué servilement du texte de Pierre Emmanuel, nous intrigue tout particulièrement et nous fait pencher là encore pour l’hypothèse de l’affabulation :

Mon père – accompagné de sa famille – y vint en juillet 1943 ; il se proposait d’y passer quelques jours ; il devait y rester plusieurs mois, ne quittant Dieulefit que pour de brefs voyages à Grenoble, Annecy ou Avignon.

On aurait pu espérer que Christine Priotto, Maire de Dieulefit, reconnaisse plus tôt du « Pierre Emmanuel » :

Dieulefit, pendant ces années de guerre, illustra consciemment la leçon de l’Épître aux Galates ; ‘Il n’y a ni Juifs ni Grecs’, il n’y a que des hommes sous le regard de Dieu ; une seule définition de l’homme, et qu’il faut défendre partout, en tout homme où elle est menacée.

Le plagiat encadré décroché du mur de la mairie, Christine Prietto creusera le sujet et saura rapidement nous dire ce qu’il en a été de la réalité du passage du père de Gilles Bernheim à Dieulefit. On lira à ce propos l’article de l’AFP daté du 4 novembre 2011 : Le Grand Rabbin de France rend hommage à « l’admirable » village de Dieulefit, mais aussi celui du Dauphiné Libéré Le Grand Rabbin de France salue l’exemple de Dieulefit. Gilles Bernheim s’y souvient d’un père qui lui parlait précisément de Dieulefit comme « sa petite patrie« , une expression empruntée à Pierre Emmanuel…
Ajoutons encore que le plagiat de Pierre Emmanuel, de l’équipe d’Esprit, comme Jean-Marie Domenach, rend de plus en plus vraisemblable que Gilles Bernheim n’a jamais eu besoin du moindre nègre pour plagier Jean Grosjean, Jean-Marie Domenach et les autres… Ce qui ouvre des perspectives intéressantes.

4 mai 2013 (Radio bleu, journal de 6h)Drôme : l’ancien grand rabbin de France a fait du plagiat sur la mémoire de Dieulefit : « Lors de son discours en novembre dernier dans le village du sud Drôme, Gilles Bernheim a aussi emprunté des phrases à un autre auteur. Le maire de Dieulefit Christine Priotto ne lui en veut pas ».

Écoutez, moi…. ce texte, il est dans mon bureau, puisque le grand rabin me l’a offert. Donc… qui est de la main du grand rabbin. En effet, il y a quelques phrases qui ont été écrites sur Dieulefit par Pierre Emmanuel qui est devenu académicien par la suite, et qui effectivement était réfugié à Dieulefit pendant la guerre. Des phrases qui sont connues par beaucoup de gens qui aiment Dieulefit puisque elles les décrivent avec beaucoup de sensibilité. Donc ce n’est pas tout le texte, ce sont simplement quelques phrases.

Maintenant je ne sais si c’est lui qui a écrit ce texte ou si une fois encore il a dû faire appel  à un collaborateur… Et le collaborateur a trouvé ces phrases belles et qu’il les a reprises. C’est certain, c’est une maladresse.

Mais voilà, cette visite du grand rabbin, je la garde quand même en mémoire comme un très beau moment. Il est venu nous rendre hommage et hommage aux delfitois avec beaucoup de simplicité. Moi, je ne lui en tient pas rigueur.

Un plagiat, ce n’est pas une « maladresse », c’est un plagiat, ni plus, ni moins. Par ailleurs dans l’hypothèse, très peu vraisemblable, que soutient Christine Priotto, maire socialiste et grugée de Dieulefit, celle d’un « nègre » ébloui par le texte de Pierre Emmanuel (« nègre » semble dans ce contexte dieulefitois de la 2e guerre mondiale mieux à sa place que « collaborateur »), trouver de la « simplicité » dans le fait de se voir offrir par le plagiaire son plagiat encadré… laisse songeur.

C’est une caractéristique du cas Bernheim : si certains plagiés, ou leurs ayants-droit, ont fait valoir leur colère avec beaucoup de vivacité (Dolores Lyotard, Nicolas Domenach), le grand rabbin à encore un public d’inconditionnels – juifs, chrétiens, ici la maire socialiste de Dieulefit –, des grugés heureux.

En arrière plan de la photo ci-dessus, on voit le visage d’Hervé Mariton député UMP de la Drôme qui est aussi maire de Crest. Cette ville, située à 40 km au nord de Dieulefit, paraît être la véritable ville refuge du père de Gilles Bernheim et de sa famille pendant la guerre. Mais Crest n’a pas l’aura de Dieulefit, d’où ce probable déménagement et accommodement mémoriel au départ du plagiat du texte de Pierre Emmanuel.

6 mai 2013 (site du CRIF) : « Retrait d’un texte signé par le Grand Rabbin« . À propos du plagiat du Grand Rabbin à Dieulefit : « nous sommes choqués que ce texte magnifique des Études du CRIF ait subi un « emprunt » aussi lourd de signification« . Le CRIF publie intégralement l’article de Marianne à ce propos.

10 mai 2013 : Un commentateur qui apprécie mon blog, Jacques Amar (MCF, Université Paris-Dauphine [* voir son commentaire ci-dessous mis en ligne le 12 mai] ), m’a fait part ce matin de la reprise sur  « Jforum, le portail juif francophone » d’un article mensonger et diffamatoire à mon égard de Pierre Jourde, écrivain et universitaire : Jean-Noël Darde, le Torquemada du plagiat.

L’article de Pierre Jourde a été mis en ligne, donc édité, par Bibliobs (Le Nouvel Observateur). Il est difficile de ne pas associer l’article de Pierre Jourde à l’affaire Bernheim et voir dans ce seul titre une réaction au  sage communiqué de Richard Prasquier (CRIF) au lendemain de la démission du grand rabbin : «Il ne faut pas a priori considérer que les enquêtes qui ont abouti à la révélation  des plagiats sont une forme d’inquisition. Nous n’avons pas d’élément caractérisant une volonté de nuire. (…) Mais l’historique des faits est sans appel. Il n’y a eu ni cabale, ni curée. »

Les animateurs de www.jforum.fr, ne se sont pas contentés de faire un lien avec l’article de Pierre Jourde, ils l’ont reproduit in extenso sur leur blog et l’ont agrémenté d’un titre de leur cru : Jean-Noël Darde, le Torquemada du plagiat, viré pour inactivité… ». Ils sont ainsi devenus des éditeurs de plein titre de ce texte mensonger, gravement diffamatoire à mon égard et de patente mauvaise foi. L’intention de me nuire y est caractérisée. J’invite les animateurs de Jforum à publier les documents qui justifient, outre d’avoir repris les propos calomnieux de Pierre Jourde à mon égard, qu’ils aient choisi de me présenter comme « viré pour inactivité« .

Notons cependant que la majorité des commentateurs de cet article sur Jforum, et une bonne part de ceux de Bibliobs, ont compris que les ficelles utilisées par Pierre Jourde étaient un peu grosses. Il est curieux qu’un si « courageux polémiste engagé » se soit chargé de cette basse besogne – un travail « pas très propre » comme me l’écrit un collègue qui travaille avec moi sur le plagiat universitaire.

J’ai rédigé le premier commentaire suivant à cette charge mensongère et méprisable de Pierre Jourde. Ce commentaire a été d’abord refusé, puis mis en ligne par Bibliobs, puis retiré, puis à nouveau remis en ligne… Il y est encore à l’instant de la mise en ligne de ce texte. On verra bien s’il y restera et si Bibliobs publiera d’ici quelques jours ma réponse détaillée aux propos de Pierre Jourde.

Cher Pierre Jourde,
J’avais assisté il y a trois ou quatre ans à votre intervention au Collège de France dans le cours d’Antoine Compagnon (vous y aviez parlé du « Pays perdu » et d’une tentative de lynchage contre vous et votre famille). Je m’étais à cette occasion fait de vous une idée bien différente de celle que vous donnez ici.
On change !
Mais peut-être qu’à force d’être un « courageux polémiste engagé », selon la formule de Pierre Assouline à votre égard (L’affaire Jourde laisse un goût amer, 7 juillet 2007, accessible sur Internet), on s’engage parfois avec beaucoup d’imprudence. On le fait parfois n’importe comment en écrivant n’importe quoi.
C’est le cas dans l’article que vous me consacrez et c’est dommage pour vous et votre réputation.
Pouvez-vous mette en ligne cette rapide réaction de ma part, écrite depuis l’étranger. Mais gardez votre article « Torquemada » intact et ne fermez surtout pas les commentaires. Je prendrai le temps de répondre point par point, avec précision et toujours avec rigueur, à vos « révélations » et arguments me concernant. Ils sont d’une curieuse facture.
En attendant… vérifiez toutes vos sources, leur crédibilité, les contextes de tel ou tel avis ou témoignage.
Jean-Noël Darde

Il reste que Pierre Jourde est loin d’être un imbécile. Je l’imagine très capable de faire des recherches sérieuses sur internet ou en bibliothèque. Il n’est donc pas totalement exclu que par manque de temps, il ait délégué la recherche documentaire à mon propos, se réservant le travail d’écriture du polémiste, ici un peu baclé. Un polémiste cette fois téméraire mais pas vraiment courageux.

29 juin 2013 (Libération) : Gilles Bernheim, l’ombre du pécheur. Bernadette Sauvaget fait le point quelques semaines après la démission du grand rabbin. « Mais quelles étaient les véritables motivations de ceux qui ont révélé tout cela ? » questionne un de ses interlocuteurs. La thèse du complot à la vie dure. Victime de Jean-François Lyotard, puis victime d’un nègre, enfin, victime d’un obscur complot… Gilles Bernheim a seulement été la victime de ses propres plagiats et de ses mensonges dont il n’est jamais sorti. La journaliste de Libération poursuit :

Pour Michel Serfaty, le rabbin de Ris-Orangis (Essonne), Bernheim a certes commis «un péché d’orgueil» en prétendant avoir l’agrégation mais il l’excuse pour le plagiat. «C’est devenu une pratique courante, même dans les milieux universitaires».

Drôle d’excuseMais elle n’est pas sans fondement !

Juillet 2013 (Le Monde des religions, n° 60) : Divisions au Consistoire après le départ du grand rabbin Gilles Bernheim. Une enquête de Mikael Corre.

17 août 2013 (Le Monde) :  Après Libération (29 juin) et Le Monde des religions (juillet), c’estGilles Bernheim Mag Le Monde n°100 Le Magazine du Monde (sup. Week-end n° 100) qui revient sur l’affaire et tente de percer le mystère : Gilles Bernheim, les emprunts du rabbin (fichier pdf,  ici, ).

La journaliste Marion Van Renterghem constate : « Et dans le déni : il considère (…) qu’il n’a pas failli dans ses fonctions rabbiniques« .

Énorme déni ou mensonge patent, en effet, puisque c’est bien en tant que grand rabbin de France, par un communiqué (lire ci-dessous) publié sur le site officiel http://www.grandrabbindefrance.com, alors qu’il aurait pu le faire au seul titre de sa qualitéCommu. Grd Rabbin 20.03.2013 d’auteur des Quarante méditations juives, que Gilles Bernheim a mené une opération particulièrement vile : non seulement nier ses plagiats, mais en accuser Jean-François Lyotard, un de ses plagiés, qui n’était plus là pour lui répondre.

L’article de Marion Van Renterghem évoque aussi les interventions du grand rabbin qui avait la même propension à plagier à l’oral comme à l’écrit : « Les mémoires s’ouvrent avec gêne. L’un se souvient  de la façon dont il lisait les passages entiers d’un grand penseur en « oubliant » de rappeler qu’ils n’étaient pas de lui. « Il se les appropriait naturellement, sans imaginer que ses auditeurs pouvaient les reconnaître. C’était très embarrassant ».

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Septembre 2013 : On reviendra bientôt sur une intervention orale de Gilles Bernheim, toujours accessible en ligne, où dialoguant avec Alain Finkielkraut, il plagie éhontément Pascal Brückner. Un plagiat découvert par Jean Nehoray. La piètre défense de son ami Patrick Klugman, avocat, en prend un coup : « Son intelligence, son courage, son intégrité, personne ne les lui enlèvera. Fidèle à la tradition rabbinique, c’est un homme de l’oral, et à l’oral on ne triche pas. » (Marianne, 24 avril 2013).

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Avril 2015

VANITYFAIR : « Pourquoi j’ai plagié » : les confessions de Gilles Bernheim, ancien grand rabbin de France

Deux après le scandale, la revue Vanityfair publie les « confessions de Gilles Bernheim ». C’est à lire. Roger Virenque du plagiat, Gilles Bernheim semble développer l’idée d’un plagiaire « à l’insu de son plein gré ». On comprend surtout qu’avant d’être un plagiaire, Gilles Bernheim est d’abord, et continue d’être, un grand affabulateur et un grand manipulateur. Le plagiat n’est chez lui qu’une des expressions de ses affabulations récurrentes.

L’auteur de l’article de Vanityfair évoque quelques épisodes plagiaires du Rabbin, mais il  masque systématiquement l’ampleur et l’enjeu de ces plagiats. Par exemple, il note : « la vingtième des Quarante Méditations juives a été en partie recopiée sur un essai de l’écrivain catholique Jean-­Marie Domenach ». Ce n’est pas « en partie« , c’est 100% de plusieurs pages d’un ouvrage de Jean-Marie Domenach publié au Seuil, reprises à la virgule près !

Notons que Maître Jean-Marc Fedida, selon Vanityfair le nouvel avocat de Gilles Bernheim qui a remplacé Patrick Klugman, est celui qui avait commis en 2013 un article de soutien au rabbin particulièrement faible et, disons le, lamentable (Huffingtonpost.fr : Pour Gilles Bernheim).

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5 réponses to “Le cas Bernheim : une chronologie (faits, dates, documents, presses, etc.)”

  1. Je suis effectivement intervenu auprès d’Akadem afin que ce site retire la vidéo de l’interview consacrée aux « Quarante méditations juives ». Mes raisons sont les suivantes: comme l’ex-grand rabbin avait annoncé qu’il retirait l’ouvrage de la vente et de ses bibliographies, cet entretien sur un ouvrage qui n’était plus censé exister n’avait à mes yeux plus guère de sens. Par ailleurs, la nature des propos échangés (dont j’ai donné quelques extraits dans mon article du monde.fr ainsi que sur mon blog (http://laphilosophie.blog.lemonde.fr/2013/04/05/reflexions-sur-le-plagiat-de-gilles-bernheim/) changeait du tout au tout. J’ai conservé la bande son de cette rencontre à des fins archivistiques. En ce qui me concerne, cette initiative ne visait en aucun cas à « protéger » en quelque façon que ce soit le plagiaire.
    Nicolas WEILL

    JND : Merci de cette confirmation. Dans ce cas, vous conviendrez qu’à partir du moment où vous aviez décidé d’accepter de couvrir cet évènement pour Le Monde – ce qui me semblait, comme je vous l’ai écrit par mail « non privé » le matin du 3 avril, ne pas être très raisonnable – et que vous évoquiez cet entretien et le retrait de cette vidéo du site Akadem, il aurait été logique que vous précisiez à vos lecteurs que c’est vous qui aviez mené cet entretien et que vous étiez à l’origine du retrait de la vidéo.
    Le prétexte d’une décision de cesser la vente dans les librairies de Quarante méditations juives juives à l’initiative de Gilles Bernheim, ne saurait en aucun cas justifier la disparition de cette vidéo du web. Tout au contraire. C’est précisément maintenant qu’il faut revoir ces documents pour mieux comprendre le rapport de Gilles Bernheim à « ses » œuvres.
    Le journal La Croix, par exemple, devrait-il effacer de son site le compte-rendu enthousiaste de cet ouvrage qui commence par attribuer à Bernheim, ce qui appartient Dobzynski ?
    La librairie la Procure devrait-elle supprimer de son site, la video passionnante où Gilles Bernheim, le 7 mars 2012, présente ses Quarante méditations et en décrit la rédaction – ou la fabrication, si l’on veut – de manière sensiblement différente de ce qu’il exposait sur Akadem en décembre 2012.
    Faudrait-il effacer toutes les vidéos où l’on voit Gilles Bernheim dans sa fonction de grand rabbin de France au prétexte qu’il ne l’est plus ?
    Ce n’est évidemment pas très sérieux. Puisque vous expliquez que ce retrait ne vise « en aucun cas à « protéger » en quelque façon que ce soit le plagiaire« , le plus simple serait donc de rétablir cette vidéo sur le site Akadem. Vos lecteurs du Monde.fr le méritent. Ils sont adultes et pourront la regarder comme ils l’entendent et décider eux-mêmes ce qu’ils en pensent.

     

    Nicolas WEILL

  2. Nicolas Weil, journaliste au Monde, auteur d’un commentaire sur ce blog le 16 avril à une mise en cause de ma part (voir cette chronologie à la date du 9 avril), auquel j’avais répondu, m’a renvoyé un mail le lendemain, le 17, en tant que journaliste du Monde.
    Dans ce mail, Nicolas Weill a ajouté la mention « privé », alors que la teneur de son mail n’a strictement rien de privé, ce que je lui ai précisé. Cette réponse intéresse même directement les lecteurs du Monde, dont je suis un lecteur fidèle depuis près de 50 ans – j’ai commencé assez jeune la lecture du « journal du soir ».
    Nicolas Weill me communique donc « en privé », sa décision de persévérer à… priver ses lecteurs du Monde.fr de ce document instructif, la vidéo de son long et fouillé entretien avec Gilles Bernheim mis en ligne sur le site Akadem en décembre 2011, à l’occasion de la sortie de l’ouvrage Quarante méditations juives.
    N. Weill précise dans son mail privé qu’il a pris cette décision parce que la démission du grand rabbin Bernheim aurait clos cette affaire et que, par conséquent, il ne souhaite pas prolonger les « débats » à ce sujet (Nicolas Weill est précisément journaliste à la rubrique Débats du Monde). Et… surtout pas avec moi « qui finalement n’[a] fait que relayer une information découverte par d’autres ». Il n’a pas dit « plagier », ce dont je me réjouis (lire à ce propos – N. Weill y est cité – Ni cabale, ni menaces…, cette chronologie au 3 et 9 avril et Le souci des autres : Quand Gilles Berheim…).
    En réalité, cette affaire que Nicolas Weill estime close et que, sur Akadem comme dans Le Monde, il a plus embrouillée qu’éclairée, est, ne serait-ce que sur son versant plagiat, très loin de l’être.
    Répétons-le, on ne sait toujours rien des plagiats de Gilles Bernheim. On ne connaît aujourd’hui que le nom d’une poignée de plagiés. On ne sait rien du modus operandi et toujours pas qui était à la manœuvre pour certains des plagiats parmi les plus problématiques, ainsi les quatre pages de la 30e méditation, Bible et tragique, volée à Jean-Marie Domenach.
    Sur d’autres plans aussi, l’étude de cette affaire commence tout juste. Elle concernera notamment les figures du déni dans lequel le nom de Nicolas Weill aura toute sa place. On conviendra aussi que la phrase « cet entretien sur un ouvrage qui n’était plus censé exister n’avait à mes yeux plus guère de sens », commentaire de Nicolas Weill, « public » celui-ci (il figure ci-dessus) mérite aussi qu’on s’y arrête. À suivre la méthode Nicolas Weill, les historiens ne vont bientôt plus avoir beaucoup de documents et archives à se mettre sous la dent !
    Jean-Noël Darde
    Université Paris 8

     

    Jean-Noël DARDE

  3. Voila qui ne va pas arranger votre appréciation de GB :
    Message du Grand Rabbin Gilles Bernheim – 23 avril 2013
    http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=BkjhRpZ0qxQ
    Michel Louis LÉVY

    JND : en effet, ça n’arrange rien !
    Si on comprend bien, Gilles Bernheim a été la victime d’on ne sait trop quoi et remercie la terre entière de l’avoir soutenu dans cette épreuve.

     

    Michel Louis LÉVY

  4. Je suis parfaitement d’accord avec la démarche que vous avez entreprise : démonter la fable Bernheim.

    En tant qu’enseignant, connaissant un peu la tradition juive, je me permets de vous soumettre la réflexion suivante.

    Lorsque Bernheim plagie Jankelevitch, il le fait en masquant cette référence sous le nom d’un hassid peu connu dont le nom imprononçable a déjà suscité nombre de commentaires justifiés.

    Pourquoi une telle référence ?

    C’est en cela, à mon avis, qu’il y a bien une fable Bernheim, expression d’un égo démesuré et d’une pseudo-tradition philosophique à reconsidérer.

    Grosso modo : je cite un auteur que personne ne connaît pour écraser de mon magistère mon interlocuteur et jouer sur ma double casquette de « philosophe et de rabbin ».

    Si en tant qu’enseignant, je cite une source que personne ne peut trouver, cela rend mon enseignement ésotérique et en plus, me donne automatiquement un sentiment de supériorité.

    Bernheim, c’est un peu la chauve souris – impossible à critiquer du côté philosophe en tant que rabbin ; impossible à critiquer du côté rabbin en tant que philosophe.

    Nous trouvons cette même démarche chez des auteurs qui n’ont eu de cesse de vanter son génie « philosophique » comme Finkielkraut et BHL – ils vous citent des rabbins du Talmud pour enrober leur vacuité.

    On comprend alors le malaise dans une partie de la communauté juive que M.-R. Hayoun symbolise à sa manière. Ah non ! Ne commencez pas à venir vérifier si nous connaissons les textes…

    Bref, la fable n’a pu fonctionner que parce que les gens, à l’instar de N. Weill ou F. Azouvi, avaient voulu être mystifiés.

    Bien cordialement,
    Jacques AMAR

    JND : Pour compléter, on retrouve des mystifiés volontaires au premier rang de ceux qui continuent à manœuvrer en faveur de G. Bernheim.

     

    Jacques AMAR

  5. Je tiens par la présente à assurer Jean-Noël Darde, que je ne connais que par son travail, de mon soutien face à l’attaque extrêmement violente menée par Pierre Jourde.

    Quoi de plus facile que d’attaquer un universitaire plutôt qu’une personne consacrée par une institution ! On avait connu Pierre Jourde plus subtil. Dommage qu’il n’ait pas cru bon de dénoncer le renversement complet des valeurs que Gilles Bernheim nous a infligé en nous expliquant qu’une démission de sa part équivaudrait à une preuve d’orgueil.

    Dommage, lui si prompt à critiquer la lâcheté intellectuelle et à dénoncer les mensonges de la propagande palestinienne, qu’il n’ait pas cru bon de s’interroger sur le silence assourdissant de ce que la communauté médiatique nomme les intellectuels juifs.

    Bien sûr, Pierre Jourde ne manque pas de dénoncer le plagiat. Un peu comme ses antisémites qui mettent toujours en avant leurs amis juifs en prélude à leurs propos. Mais une fois cette formule de style exprimée, l’auteur franchit la ligne rouge et satisfait les adeptes juifs et non-juifs convaincus que la chute de Bernheim n’est pas la conséquence de ses mensonges mais d’un complot en raison de son engagement contre le mariage pour tous ou de son ouverture au dialogue judéo-chrétien.

    Jean-Noël Darde est traité, au choix, de Torquemada, de Vichnievsky. Nous serions revenus aux temps de l’inquisition. A travers une référence dont la lourdeur n’a d’égale que la bêtise, pas de doute, il devient possible de tenir le raisonnement suivant :
    Torquemada n’aimait pas les Juifs
    J-N. Darde est Torquemada
    Donc J-N. Darde n’aime pas les Juifs.

    Bref, Bernheim est une victime de l’antisémitisme et non coupable d’usurpation de titres. D’ailleurs, petite digression, nous nous étonnons que le ministère public ne se soit pas saisi du dossier. Comment ensuite envisager une moralisation de la vie publique si les menteurs au plus haut niveau institutionnel bénéficient d’une impunité ?

    Pas étonnant que le combat contre le plagiat soit aussi peu soutenu !
    Bref, à notre époque, un universitaire qui fait son travail est, au choix, selon Pierre Jourde, un maniaque ou un antisémite tandis qu’un rabbin qui ment toute sa carrière continue de se faire appeler grand rabbin.
    La bêtise, c’est comme le plagiat, c’est la chose la plus reproduite au monde.
    Pour finir sur une note positive, espérons que cette référence à Torquemada par l’écrivain Pierre Jourde aboutira à ce que soit traduit en français le livre que le romancier Howard Fast a consacré à ce sinistre personnage.

    Jacques Amar
    (Maître de conférences en droit privé, Université Paris-Dauphine)

    JND : Pierre Jourde joue au billard à trois bandes. Vous avez raison de dire que le titre de son article renvoie incontestablement d’abord au cas Bernheim et à son contexte. Mais Jourde parle aussi d’un Bernheim démasqué…
    Ensuite, par certaines des situations qu’il décrit et les reproches qu’il m’adresse, le « polémiste » vient de facto au secours de deux collègues serials-plagiaires de l’Université Paris 8 : Imad Saleh et Khaldoun Zreik.
    C’est embrouillé à l’envi et seul le but principal est clair : me décrédibiliser et me discréditer en usant de tous les moyens, y compris les mensonges les plus vils auxquels je répondrai point par point (je ne doute pas que le « courageux polémiste » aura le courage de me laisser lui répondre sur son propre blog Bibliobs). Ceci sert à la fois les intérêts de Gilles Bernheim, et ceux des deux universitaires plagiaires Imad Saleh et Khaldoun Zreik.
    Ayant déjà été traité de raciste par Majed Sanan, doctorant plagiaire soutenu en dépit de tout par Khaldoun Zreik, je m’attendais bien sûr à me voir traiter d’antisémite au cours de l’affaire Bernheim. La déclaration de Richard Prasquier avait étouffé quelques tentatives (voir dans l’interview du Figaro du 12 avril, ma réponse à : « Certains vous décrivent comme un nouvel inquisiteur« ). Je n’imaginais pas que trois semaines plus tard, Pierre Jourde serait à l’origine d’une nouvelle offensive.

     

    Jacques AMAR