* Plagiats de la présidente de l’UPF : le silence du Ministère et le pourrissement (suivi de : la ministre sort de son silence)

Posté par Jean-Noël Darde

31 MARS 2011 : DÉMISSION DE LOUISE PELTZER, PRÉSIDENTE DE L’UNIVERSITÉ DE LA POLYNÉSIE FRANÇAISE

Dernière : Arrêt de la Cour de cassation du 3 février 2011 (pourvoi n° M 09-72.059), les recherches universitaires sur le plagiat ne sont pas accessibles à l’action en diffamation.

Louise Peltzer, une plagiaire prête à tout,  face à un collectif dont l’action a été gâchée par les propos déplorables, mais privés, de deux enseignants en marge du mouvement. Au milieu, une Ministre immobile et  impuissante. Ce sont les suites du plagiat de la Présidente de l’UPF. Ci-dessous (en bas de page et ici) une nouvelle lettre ouverte du  Collectif pour la défense de la déontologie de la recherche à l’Université de la Polynésie française à Valérie Pécresse.

Le 27 janvier 2011

Près de deux semaines après la publication d’une lettre ouverte, signée depuis par de nombreux universitaires, le Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche garde le silence, comme il l’a fait et continue à le faire pour des cas de plagiats qui surgissent dans les universités de métropole.

Dans une situation déjà très tendue à l’Université de la Polynésie française, la passivité du Ministère a favorisé le pire : des propos aussi détestables de part et d’autre, de la part des amis du plagiat comme de leurs adversaires. Des propos de nature cependant très différente selon leurs conditions respectives d’énonciation.

Louise Peltzer, plagiaire, et son entourage le plus proche, après avoir nié les plagiats, puis avoir choisi la défense « PPDA » en les imputant à l’éditeur (Libération du 25/01), ont finalement tenté la diversion par des attaques de bas étages énoncées publiquement, tant devant les journalistes polynésiens et métropolitains que sur les blogs et discussions en ligne. Ils sont allés jusqu’à dénoncer le « racisme » supposé d’une des signataires de la lettre ouverte au seul prétexte qu’elle avait écrit une thèse sur Gobineau, le  « nazi » ! (commentaire anonyme et nauséabond, aujourd’hui subitement retiré du site internet des Nouvelles de Tahiti).

L’exaspération suscitée par les réactions de mauvaise foi de Louise Peltzer, n’excuse naturellement en rien les excès de langage déplorables de quelques signataires isolés de la lettre ouverte, même s’il s’agissait d’échanges par mail à vocation strictement privé.

Un clic de trop, ou une manipulation trop réussie… on ne le saura jamais. Mais ces textes déplorables, répétons le à visée strictement privée, se retrouvent aujourd’hui dans les mains de Louise Pelzer et de ses affidés. On se doute qu’ils seront bientôt rendus publics. Comment reprocher aux amis du plagiat d’user de ce moyen pour renverser une situation si embarrassante pour eux.

Précisons que les enseignants et chercheurs de Polynésie qui ont eu l’initiative de la lettre ouverte et apparaissent régulièrement devant la presse pour expliquer le sens de leur démarche sont non seulement totalement étrangers à cette mini-affaire, mais ont été les premiers à dénoncer ces excès de langage qu’ils jugent particulièrement condamnables.

Mis à part ces aspects polyneso-clochemerlesques, aux caractères parfois nauséeux, cette affaire de plagiat intéresse, comme telle, toute l’université française. C’est donc devant l’université française dans son ensemble que le Ministère doit faire connaître ses réactions face au plagiat universitaire.

* * *

Note du 3 février 2011 : depuis la diffusion de ces mails litigieux par Louise Peltzer, leurs 2 auteurs ont rédigé une lettre d’excuses. Pour l’instant, la diffusion  abondante et soutenue de ce montage de mails continue à être la seule réaction de la présidente de l’Université de la Polynésie française au problème de plagiat qui lui a été soumis.

31 janvier 2011 : LA MINISTRE SORT DE SON SILENCE

08/02/2011, Libération : Le plagiat sans vague de Louise Peltzer, par Véronique Soulé.

08/02/2011, Louise Peltzer rappelée à la loi par la Ministre Valérie Pécresse (communiqué de presse du « Collectif pour la défense de la déontologie de la recherche à l’Université de la Polynésie française » du 7 février 2011).

18 février 2011 : NOUVELLE LETTRE OUVERTE DU COLLECTIF À VALÉRIE PÉCRESSE

Lettre ouverte à Madame Valérie Pécresse, Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche

Les universitaires de l’Université de la Polynésie Française, signataires de la demande d’explication adressée le 17 janvier 2011 à la Présidente de l’UPF Louise Peltzer à propos des ressemblances accablantes entre son livre Des langues et des hommes et l’ouvrage d’Umberto Eco A la recherche de la langue parfaite dans la culture européenne, en appellent à votre autorité pour mettre fin à une situation très préoccupante dans laquelle les principes du vivre ensemble et les valeurs de la République ont été et continuent d’être bafoués.
Rappelons que la découverte de ces ressemblances est intervenue après des tentatives d’appropriation par Louise Peltzer, en 2010, d’une partie du travail d’un linguiste qui œuvre à la réalisation d’un Atlas des langues de la Polynésie française. Ce sont ces tentatives qui ont conduit à une relecture des écrits antérieurs de Louise Peltzer, et ont permis de les éclairer d’un jour nouveau. Il ne s’agit donc en rien d’une cabale organisée, pour laquelle auraient été mobilisés des faits anciens.
Au sommet de l’Université de la Polynésie française, après la négation du plagiat, l’heure est à l’utilisation publique de correspondances privées, et aux propos ethniques. La situation humaine et professionnelle à l’Université de la Polynésie Française se dégrade de jour en jour, Madame Peltzer entretenant la division des enseignants, et désormais des étudiants, d’une façon caricaturale.
Tentant de se défausser sur son éditeur (« qui n’a peut-être pas fait son travail », Libération, 19/01/2011), elle a aussi prétendu qu’il s’agissait d’une manœuvre « uniquement pour me salir car je suis la première Polynésienne à la tête de cette université, la première à être Professeur des universités» (Les Nouvelles de Tahiti, 18/01/2011, page 8). Ces propos laissent entendre que les universitaires de l’UPF ayant signé la demande d’explication relative à son livre Des langues et des hommes, seraient racistes et ne pourraient se faire à l’idée d’avoir une collègue ou une présidente d’université polynésienne. Ces propos dont Madame Peltzer est coutumière, et qu’elle diffusait encore récemment en cours à ses étudiants (durant la grève du mois d’octobre 2010), sont inacceptables.
Un pas de plus a été franchi avec son envoi par courriel, le 26 janvier dernier, à tous les membres du CA de l’UPF, d’une sélection de mails privés échangés par des enseignants de l’UPF, dont certaines phrases de deux d’entre eux, imagées ou humoristiques, excessives, peuvent être mal interprétées si placées hors contexte. Ces deux collègues s’en sont d’ailleurs excusés publiquement. Les mails personnels et privés n’engagent de toute façon que leurs auteurs. Le « Collectif pour la défense de la déontologie de la recherche à l’UPF » n’a jamais souscrit à des propos excessifs quels qu’ils soient. Une action en justice est en cours quant à la diffusion de ces courriers par Madame Peltzer, dans l’exercice de ses fonctions.
Par cet acte, elle a évidemment tenté de déclencher en Polynésie française un réflexe de solidarité politique et ethnique autour de sa personne, afin de faire oublier les questions gênantes qui lui ont été posées scientifiquement, par ses pairs, au sujet des ressemblances évoquées précédemment. La manœuvre a commencé à opérer. Le « lobbying » de Madame Peltzer, relayé durant deux semaines – sur les radios, dans la presse, dans les lycées -, par deux étudiants membres de sa majorité au CA de l’UPF (et inscrits en Master 1 de Langues polynésiennes) a conduit les membres de la Commission de l’éducation de l’Assemblée de la Polynésie française (le lundi 7 février 2011), puis certains élus de cette institution en séance plénière (le vendredi 11 février 2011), à examiner et commenter ces correspondances privées, puis à en tirer des conclusions sur le prétendu racisme des universitaires.
Nous protestons contre l’orchestration par un président d’université de l’utilisation politicienne, dans le sens polémique du terme, de correspondances privées, et de propos isolés. Nous, y compris les deux universitaires mis en cause, affirmons que nous ne sommes pas racistes et ne l’avons jamais été. En revanche, nous nous élevons contre les propos et agissements publics, répétés, de Madame Peltzer, encourageant les divisions communautaires, et agitant même le spectre de la violence. Très récemment, elle allait jusqu’à déclarer au journal Libération (mardi 8 février 2011), qu’elle était très soutenue : « Au marché [de Papeete], on me dit : ‘ Tiens bon, ne t’occupe pas des gens de l’extérieur, des expatriés qui veulent t’abattre ’».

La condition des universitaires, y compris des étudiants de l’UPF, est devenue tendue. Des propos offensants visant explicitement les enseignants « expatriés », circulant dans la presse, sur des blogs, faisant l’amalgame entre les différents signataires de mails privés, et entre ceux-ci et l’ensemble de la communauté universitaire, affectent la vie quotidienne à l’UPF.
Nous vous demandons, Madame la Ministre, de bien vouloir mettre fin à cette situation, de protéger la sérénité de l’enseignement et de la recherche en Polynésie française en rétablissant à l’UPF des conditions de travail dignes d’une université de la République, et ce, de façon durable.

Confiants dans votre capacité à apprécier l’urgence de la situation et à agir très vite, nous vous prions d’accepter, Madame la Ministre, l’expression de nos sentiments les plus respectueux.

Le Collectif pour la défense de la déontologie de la recherche
à l’Université de la Polynésie française

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1 réponse to “* Plagiats de la présidente de l’UPF : le silence du Ministère et le pourrissement (suivi de : la ministre sort de son silence)”

  1. Concernant les plagiats avérés d’Ali Aït Abdelmalek, traités également sur ce blog, j’observe les mêmes comportements des « amis » du plagiaire :
    1. Traquer les propos injurieux des anti-plagiaires. Il faut éviter effectivement la dérive des sentiments et « censurer » les commentaires de ce type.
    2. Injurier ceux qui ont établi les plagiats avérés : « L’injure comme défense » http://blog.educpros.fr/pierredubois/2011/01/26/linjure-comme-defense/
    3. Faire oublier le cas de plagiat « pour sauver la discipline » et faire passer à des choses dites plus importantes.

    Pour ce cas dévoilé le 2 décembre 2010, et malgré le communiqué des associations professionnelles condamnant le plagiat : ni réaction du ministère, ni réaction du CNU, ni réaction de la présidence de l’université, ni analyse dans la presse. L’information a cependant été relayée par quelques blogs.

    Pierre DUBOIS, ancien professeur de sociologie à l’Université Paris-Est Marne-la-Vallée
    http://blog.educpros.fr/pierredubois/

     

    Pierre DUBOIS