DE SFAX EN PASSANT PAR LA LORRAINE, DES PLAGIATS À LA QUEUE LEU LEU

Posté par Jean-Noël Darde

Septembre 2011

Donatien CHEDOM FOTSO, enseignant-chercheur de l’Université de Yaoundé, nous a signalé ce plagiat dont il est la victime. Ce plagiat est celui d’universitaires tunisiens de l’Université de Sfax, Mehri HOUDA (assistant) et Djemel TAOUFIK (12.09.2011 : dans un commentaire à lire plus bas, suivi de notre réponse, ce professeur titulaire affirme avoir tout ignoré de cet article jusqu’à sa mise en ligne sur ce blog). Ce plagiat et les plagiaires, c’est l’aspect le plus intéressant, ont aussi laissé des traces en France. D’abord parce que, malgré tous les efforts du plagié pour le faire retirer (courriers et mails adressés aux autorités compétentes), ce plagiat grotesque est toujours présenté et disponible sur le site d’archive ouverte de l’INRIA (voir ci contre; on remarquera que le résumé proposé par les plagiaires est déjà un plagiat intégral du résumé du texte original) et aussi parce que les mêmes plagiaires, spécialistes es-plagiat de l’approche mathématique des queues — sur l’autoroute, mais aussi dans les ports, les aéroports,  au cinéma… —  ont casé d’autres plagiats dans des colloques internationaux, dont des colloques organisés par des universités françaises. On note notamment une participation, en anglais, des deux plagiaires — Solving of waiting lines models in the airport using queuing theory model and linear programming — au 10e Congrès de la Société Française de Recherche Opérationnelle et d’Aide à la Décision (ROADEF) organisé en collaboration avec l’INRIA, le LORIA et l’ensemble des Universités lorraines du 10 au 12 février 2009.

LE PLAGIAT

Donatien CHEDOM FOTSO et Laure Pauline FOTSO, enseignants à l’Université de Yaoundé, ont présenté une communication à l’édition 2006 du CARI (Colloque africain sur la recherche en informatique et mathématiques appliquées) qui s’est tenue du 6 au 9 novembre 2006  à Cotounou (Bénin) : Étude et simulation du phénomène d’attente dans un système bancaire. Cette recherche sur les files d’attente les avait conduits à un travail de terrain à l’agence de l’Afriland First Bank de Yaoundé. Cette communication a fait l’objet d’une publication dans les actes du colloque CARI’06, publication  accessible par ce lien, ou encore ici.

À l’occasion de recherches réalisées pour la rédaction de sa thèse qu’il soutiendra en 2010 à l’Université de Pau, Donatien CHEDOM FOSTO tombe sur un article, Étude et simulation du phénomène d’attente dans l’autoroute (zone de péage), mis en ligne sur le site d’archive ouverte de l’INRIA (voir ce lien ou celui-ci) et aussi accessible sur ce fichier pdf, dont les co-auteurs, Mehri HOUDA et Djemel TAOUFIK, appartiennent à l’Unité de recherche en gestion industrielle et aide à la décision (GIAD) de l’Université de SFAX.

Sur ce lien, on trouvera un fichier avec les deux textes, l’original et le plagiat, placés en vis-à-vis et coloriés selon un code couleur qui fait ressortir l’énormité, mais aussi la drôlerie, de ce mauvais plagiat.

Ci-dessous, une autre présentation, aussi assez spectaculaire, de ce plagiat :

EN ROUGE : LE TEXTE VOLÉ, LE PLAGIAT

EN VERT : LES « ÉLÉMENTS D’ADAPTATION« , C’EST À DIRE LA SEULE PARTIE DE L’ARTICLE RÉELLEMENT ÉCRITE PAR LES PLAGIAIRES

EN BLEU : LE TEXTE D’ORIGINE REMPLACÉ PAR « L’ÉLÉMENT D’ADAPTATION« 

EN ROUGE, GRAS ET SOULIGNÉ : LES RÉSULTATS LES PLUS ABSURDES DES « COPIER-COLLER » FAITS À LA VA-VITE

Étude et simulation du phénomène d’attente dans

l’autoroute (zone de péage)

(un système bancaire)

Houda. Mehri 1 , Djemel Taoufik 2

1.2 Unité de recherche en gestion industrielle et aide à la décision (GIAD), route de L’Aérodrome Km 4.5 BP 1088, Sfax, 3018

mehri_houda(at)yahoo.fr

RÉSUMÉ. Des tests d’ajustements sur les intervalles de temps entre les arrivées et les durées de Service d’une étude de cas ont abouti au modèle M/ G(a,b)/c. Il n’existe pas de formules analytiques pour calculer les mesures de performance d un tel modèle. Nous généralisons la formule de Pollazeck-Khitchinne pour établir des formules approximatives de ces mesures et nous présentons un simulateur pour calculer les mesures de performance des modèles de file A/B/c où A,B appartiennent à l’ensemble des distributions {Déterministe, Exponentielle, Erlang, Gamma}.Nous vérifions la théorie selon laquelle le type d’organisation de la file (une file unique pour tous les serveurs ou multiple files avec une file devant chaque serveur) n’influence pas les mesures de performance du système d’attente routier (bancaire).

MOTS-CLÉS: Files d’attente, analyse statistique, simulation multi agent, distribution exponentielle, distribution Gama.

1. Introduction

La Théorie des files d’attente est une technique de la Recherche opérationnelle qui permet de modéliser un système admettant un phénomène d’attente, de calculer ses performances et de déterminer ses caractéristiques pour aider les gestionnaires dans leurs prises de décisions. Des résultats et formulations théoriques sont bien établis pour les modèles de files d’attente avec arrivées poissonnières et durées de services exponentielles (M/M/c) .Mais pas pour tous les systèmes tels que ceux avec arrivées poissonnières et durées de services non exponentielles M/G/c dont l étude analytique est très complexe.

Nous proposons dans ce travail (cet article) une généralisation de la formule de Pollazeck- Kitchinne pour établir les mesures de performances du modèle M/G/c. Notre application numérique est basée sur une étude de cas d’un système de péage de l’autoroute (bancaire d’une banque camerounaise Afriland First Bank) dont les tests statistiques sur les arrivées et les durées de service ont montré que leurs distributions étaient respectivement poissonnières et Gamma; donc un modèle M/G(a,b)/c.

Nous présentons un simulateur multi agent permettant d’implémenter tout système d’attente A/B/c où A, B appartiennent à l’ensemble des distributions {Déterministe, Exponentielle, Erlang, Gamma}. Ce simulateur est utilisé pour vérifier l’hypothèse selon laquelle dans un système de péage (bancaire), le type d’organisation de la file d’attente (file unique pour tout les serveurs ou files multiples, une par serveur) n’influence pas les mesures de performances.

Le reste de ce travail (l’article) est organisé comme suit. La section 2 présente brièvement les files d’attente routier (bancaires); une étude de cas est faite à la section 3 suivie par la généralisation de la formule de Pollaczeck-khitchinne aux mesures de performances des modèles M/G/c à la section 4; Le simulateur est présenté à la section 5. La section 6 calcul et interprète les résultats et la section 7 conclut le travail (l’article).

2. Les files d’attente

Une file d’attente est constituée des clients qui demandent un service à un ou plusieurs serveurs et d’une salle d’attente. Le taux des clients qui arrivent et le taux de service par unité de temps sont respectivement notés l et m .Un modèle de file d’attente est complètement décrit selon la notation de Kendall-lee par A/B/C/Disc/N/P où: A et B représentent les lois des processus des arrivées et des durées de services. Par convention, M signifie exponentielle, D déterministe, G(a,b) Gamma de paramètres a et b, et G une loi générale (quelconque). C’est le nombre de serveurs, Disc la discipline de service, N la capacité du système et P la taille de la population source. Lorsque les trois derniers paramètres facultatifs sont omis ils sont considérés FCFS où FCFS veut dire premier Arrivé premier servi (First Come, First served ).

Les mesures de performances d’un modèle de file d’attentes sont : Le temps moyen de séjour d’un client dans le système (W), le temps d’attente moyen d’un client(Wq ), le temps de service moyen(Ws ), le nombre moyen de clients dans le système(L), le nombre moyen de clients dans la file d’attente(Lq ), le nombre moyen de clients en service(Ls ), le taux d’utilisation des serveurs ou intensité du trafic r = l / c .m (où c est le nombre de serveurs), Les probabilités d’équilibre noté Pn (probabilité d’avoir n client dans le système) et la probabilité d’attente Pw (probabilité qu’un client qui arrive attende avant d’être servi).

Dans les autoroutes (banques), deux grandes écoles se partagent le type d’organisation des files d’attente :

(i)            type 1, une unique file d’attente pour servir tous les guichets ; ce qui permet d’empêcher les clients de former eux même les files d’attente.

(ii)           (ii) type 2 chaque guichet a sa propre file d’attente laissant le client joindre la plus courte file.

3. Etude de cas

Pendant une période de deux semaines, nous avons effectué une collecte des données à l’autoroute Tunis-Msaken [Afriland First Bank (une banque privée du Cameroun)] sur les arrivées des clients et Les durées des services. Le hall d’entrée de voitures [l’immeuble (abritant le siège social)] où se trouvaient trois guichets (serveurs) étaient notre cadre d’étude. Les tests d’ajustement statistiques ont montré que par seconde, les arrivées étaient poissonnières de paramètre l = 0.015 et les durées de service Gamma de paramètres a =2.42 et b =77.17.

Contrairement aux modèles multiserveurs avec des arrivées poissonnières et des durées de services exponentielles M/M/c, ceux avec des distributions quelconques sont plus complexes à analyser. Aucun résultat théorique exact sur le calcul des mesures de performance des modèles M/G/c n’a été formellement établi et prouvé. Ivo Adan n’a proposé une approximation que de la durée moyenne d’attente pour ces modèles M/G/c. Les seules bonnes formulations théoriques rencontrées traitent des modèles n’admettant pas d’attente, à savoir le modèle M/G/c/GD/c /¥ avec perte de clients et le modèle M/G/ ¥ avec un nombre infini de serveurs.

4. Approximation des mesures de performance des modèles M/G/c

D’après la formule de la valeur moyenne de Pollaczek-khintchinne, un nouveau client qui arrive doit attendre qu’un client en service complète son service et que tous les clients présents dans la file se servent avant d’être servi à son tour. Le temps d’attente moyen est alors définie par:

Wq = rE(R)+Lq E(B) [1]

Où R est le temps de service résiduel d’un client en service, B le temps de service et r = l/m la probabilité de trouver un client en service.

En accord avec Ivo Adan [1], nous supposons que le temps nécessaire pour vider la file d’attente avec c serveurs est c fois plus petit qu’avec un serveur, on obtient alors:

Wq = 1 /c ( Pw E(R)+Lq E(B)) [2]

Où cette fois la probabilité qu’un client attende avant d’être servi est notée Pw (La valeur De Pw du modèle M/M/c peut être utilisée comme une approximation de Pw du modèle M/G/c).R est le temps de service résiduel et B le temps moyen de service.

D’après le théorème de Little Lq = lWq.

Comme E(B) = 1/m nous avons :

W q » Pw E(R) / c(1- r) avec r = l / cm [3]

5. Calcul des mesures de performances

Calcul de L, Lq ,et Ls

Nous utilisons deux tableaux d’entiers Lq et Ls. Un pas de simulation correspond à 100 ms (1/10secondes). Au iieme pas on affecte à Lq [i] ( respectivement Ls [i] ) le nombre de clients dans la file d’attente Qsize (respectivement nombre de clients en service Ssize).

A la fin de la simulation nous avons:

Lq = ∑Tpi=1 Lq[i] / Tp Ls = ∑Tpi=1 Ls[i]/Tp ; L = Lq + Ls

où Tp est le nombre total de pas de simulation. Si T est la durée de la simulation,

T p =10*T

Calcul de W, Wq et Ws

Nous utilisons également deux tableaux d’entiers Wq et Ws correspondant respectivement aux temps d’attente et de service des clients dans le système.

Chaque agents Client possède deux variables Date (sa date de création Dc et sa date de début de service Dd) et une variable durée de service Ds. A la création du client, sa date de création est mise à jour à la date courante et l’ordinateur génère le temps avant la création du prochain client suivant la distribution des intervalles de temps entre les arrivées. Le client créé va être servi si un serveur est libre, si non il se voit attribuer une position Pos = Qsize +1 dans la file d’attente (la plus courte dans le cas à plusieurs files) qui est décrémentée au fur et à mesure qu’un  serveur se libère (celui de sa file, dans le cas à plusieurs files).

Quand le iiéme client occupe la position1 et qu’un serveur se libère (son serveur dans le cas à plusieurs file), il rejoint le service, sa date de début de service Dd est mise à jour à la date courante et l’ordinateur génère la durée de son service Ds suivant la distribution des durées de service. Puis on met à jour:

Wq [i] = Dd -Dc , et Ws[i]= Ds

A la fin de la simulation nous avons:

Wq = ∑Nqi=1 Wq[i]/Nq ; Ws = ∑Nsi=1 Ws[i]/Ns ; W = Wq +Ws

Où Ns est le nombre total de clients servis pendant la simulation et Nq le nombre total de clients ayant attendus (la somme du nombre de clients déjà servis et du nombre de clients en service).

Calcul des probabilités d’équilibres

Nous utilisons un tableau d’entiers P dont les 200 premières composantes sont initialisées à 0 (P[i] = 0, pour 1 < i <=200). A chaque pas de simulation, on incrémente P[j] de 1 si j = Qsize+Ssize. A la fin de la simulation nous avons:

Pn = P[n] / Tp

Tp représentant le nombre de pas de simulation.

6. Résultats et interprétation

Pour le type 1, nous avons utilisé les approximations établies à la section 3 et simulé les probabilités d’équilibre. Pour le type 2, il n’existe pas de modèles théoriques prenant en charge tous les aspects de cette approche, les résultats ont été simulés sous les mêmes conditions initiales.

7. Conclusion

Dans ce travail (cet article), nous avons utilisé la formule de pollaczek-kitchinne pour proposer des formules permettant d’obtenir des approximations des mesures de performances des modèles de file d’attente M/G/c. Nous avons implémenté un simulateur multi agent qui fournit des mesures de performances des modèles A/B/c où A, B sont des distributions soit Déterministe, Exponentielle, Erlang, ou Gamma. Les applications numériques avec des données issues d’une étude de cas dans l’autoroute Tunis-Msaken (une banque privée camerounaise) nous ont permis de vérifier la théorie qui dit que dans un système bancaire, le type d’organisation de la file d’attente (file unique pour tout les serveurs ou files multiples, une par serveur) n’influence pas les mesures de performances du système.

8. Bibliographie

[1] IVO ADAN,«Stochastic models for Design and Planning »,University of Amsterdam 2000.

[2] IVO ADAN„ JACQUES RESING, « Queueing Theory »,2001. 188 pp.

[3] IVO.ADAN,„ W.A VAN DE WA ARSENBURG„ J.WESSELS, « Analyzing Ek/Er/c Queues», ACM Portal of technologie, 2004.

[4] FRANÇOIS BOUSQUET„ CHRISTOPHE LE PAGE„ JEAN-PIERRE MÜLLER,«Modélisation et simulation multiagent »,CIRAD.

[5] ROBERT B.COOPER ,« Introduction to Queueing Theory », Elsevier North Holland, Inc, 1981,347pp.

[6] J.FERBER «Les systèmes multiagents. Vers une intelligence collective », Paris.1999.

[7] HUYNHB. „ PHAN D. AND NGOQ.„ PHAM D,«QueuesinBanks»,GEM2503Project.

[8] JOHN S.SADOWSKY„ WOJCIECH SZPANKOWSKIY,«MAXIMUM QUEUE LENGTH AND WAITING TIMERE VISITED »,August 24,1996.

[9] STALLINGS,WILLIAM,« Queuing Analysis (A Practical Guide for Computer Scientists)»,2000.

[1O] ANDREA WILLIG,«A Short Introduction to Queueing Theory», Technical University Berlin, Telecommunication Ne

Comme on le constate, les plagiaires ont simplement procédé à un copier-coller et  substitué au mot « banque » celui de « péage d’autoroute » et au mot «article» le mot « travail »  laissant ainsi place à de nombreuses absurdités et incohérences.

Outre l’antériorité établie du texte des universitaires de Yaoundé sur celui des universitaires de Sfax, les absurdités et incohérences internes du texte de Mehri HOUDA et Djemel TAOUFIK signent à elles seules le plagiat.

De ces absurdités et incohérences de cette adaptation sauvage du contexte d’un hall de banque à celui du péage d’une autoroute, on peut principalement retenir celles-ci :

1. « Le simulateur est présenté à la section 5″. Ces incohérences apparaissent dès l’introduction des plagiaires. Ils annoncent présenter un « simulateur » alors qu’ils ne le présentent nulle part ailleurs dans le document. Les plagiaires ont en réalité supprimé cette partie de l’article lors de leur copier-coller sans pour autant supprimer son annonce en introduction.

2 « Une unique file d’attente pour servir tous les guichets ; ce qui permet d’empêcher les clients de former eux-mêmes les files d’attente ». Cette absurdité revient à trois reprises dans l’article des plagiaires. L’idée saugrenue d’envisager une seule file d’attente pour les multiples guichets du péage d’une autoroute ferait de l’autoroute Tunis-Msaken une exception mondiale.

3 « Le hall d’entrée de voitures » De manière systématique, les plagiaires ont transformé le hall d’entrée de la banque de l’article original en péage d’autoroute  pour les voitures destiné à leur plagiat.  Ici, le mélange produit suite à une inattention revient à faire entrer les voitures de l’autoroute dans le hall d’entrée…

4 6 « Résultats et interprétation Pour le type 1, nous avons utilisé les approximations établies à la section 3 et simulé les probabilités d’équilibre. Pour le type 2, il n’existe pas de modèles théoriques prenant en charge tous les aspects de cette approche, les résultats ont été simulés sous les mêmes conditions initiales ».

Toute la section 6 de l’article-plagiat est incohérente. Elle annonce des résultats qui n’arriveront jamais à cause d’une large coupe dans l’article original.

5 « Les applications numériques avec des données issues d’une étude de cas dans l’autoroute Tunis-Msaken nous ont permis de vérifier la théorie qui dit que dans un système bancaire, le type d’organisation de la file d’attente (file unique pour tout les serveurs ou files multiples, une par serveur) n’influence pas les mesures de performances du système« .

Ce saut ahurissant, dans la même phrase, de « l’autoroute Tunis-Msaken » au « système bancaire« , associé à la confusion entre la file unique et les files multiples, est assez réjouissant.

SERIAL PLAGIAIRE

Le dernier plagiat signé Mehri HOUDA date de mai 2011. Il suffit pour s’en convaincre de comparer les deux « abstracts » ci-contre. Une fois goûté aux avantages du plagiat — la reconnaissance « scientifique » à peu de frais — l’universitaire  récidive, c’est la règle. Ici encore, le résumé proposé par les plagiaires est déjà un plagiat.

La communication Sustainability metrics for a supply chain: The case of small and medium entreprises, a été présentée en juin 2011 par M. HOUDA et T. SAID à la 4th International Conference on Logistics (LOGISTIQUA) et publiée en juillet dans les actes de ce colloque sur le site ieeexplore.ieee.org.

On constate que le titre de la communication de Mehri HOUDA et Toumi SAID reprend l’intitulé exact du titre d’une communication présentée six mois auparavant par Mohammad Nishat Faisal à l’International Symposium on Supply Chain Management qui a eu lieu  du 26 au 28 Septembre 2010 à Toronto. L’abstract de la communication de Mehri Hounda et Toumi Said est la copie à l’identique du 3e paragraphe de l’abstract de M. Nishat Faisal.

Nous avons déjà été conduit à évoquer sur ce blog deux cas de plagiats publiés sous le logo IEEE, une association scientifique américaine pourtant réputée sérieuse. Ceci à l’occasion de ce colloque (cf. Autopsie d’une thèse plagiat) organisé avec le parrainage de l’IEEE, et de cet article diffusé par l’IEEE sur son site ieeexplore.ieee.org (cf. La bibliographie alibi et…).

hal.inria.fr, le CCSD et les plagiats

Les principes mêmes qui régissent l’activité d’un site d’archive ouverte comme HAL font qu’à l’occasion des plagiats peuvent y être mis en ligne. En effet, les responsables du site d’archive ouverte ne sélectionnent pas les textes qui sont mis en ligne, ils se limitent à gérer la base qui les accueille. Cependant, ce qui reste  incompréhensible est l’apathie des gestionnaires du site d’archive ouverte HAL-INRIA, une fois que leur sont signalés des cas de plagiats flagrants. Le plagiat dont Donatien CHEDOM FOSTO a été victime en est un bel exemple.

Après avoir été informés de ce plagiat par ses victimes, les responsables du CARI avaient conseillé à D. CHEDOM FOSTO de s’adresser au Professeur Angel ALASTUEY, Directeur du Centre pour la communication scientifique directe (CCSd).

Angel ALASTUEY, directeur de recherche au laboratoire de physique à l’École normale supérieure de Lyon, a comme directeur du CCSD dirigé la mise en place de la plateforme HAL, « Une plateforme opérée par le CNRS à l’usage de tous les scientifiques ». On trouvera par ce lien une présentation très détaillée de la mise en œuvre du projet HAL présenté par Angel ALASTUEY.

Le 29 septembre 2010, Angel ALASTEY répondait à Donatien CHEDOM FOSTO qu’une rapide lecture des documents qu’il lui avait soumis le conduisait à conclure au plagiat et qu’une fois vérifiées et comparées  les dates de parutions des deux articles, et le plagiat de FOSTO par HOUDA et TAOUFIK ainsi confirmé, il ferait aussitôt retirer le document incriminé de HAL, version HAL-INRIA. Cependant, près d’un an après ce courrier mail, à la date de la mise en ligne de cette étude (6 septembre 2011), ce plagiat et d’autres plagiats de Mehri HOUDA et Djemel TAOUFIK sont toujours présentés sur HAL-INRIA.

Dans un précédent article mis en ligne en mai 2010,  Nancy 2 : un cas de thèse-plagiat, nous avions présenté le cas de la thèse-plagiat de Marie France ANGO-OBIANG soutenue à l’Université de Nancy 2 sous la direction du professeur Amos DAVID (LORIA). Cette copie d’écran du site HAL-INRIA montrait les travaux de la plagiaire qui figuraient sur le site HAL-INRIA. Une fois pris en compte notre article sur ce blog, cette thèse a été annulée par la section disciplinaire de l’Université de Nancy 2 au printemps 2011. Les mentions et les liens de cinq travaux de M-F. ANGO-OBIANG avec plagiats, dont un article co-signé par Marie-France ANGO-OBIANG et Amos DAVID, qui étaient sur le site HAL-INRIA (voir illustration ci-contre) ont alors été supprimés. Il est donc possible de retirer des documents sur les sites d’archive ouverte.

Reste à mettre sur pied une procédure systématique et rapide, associée à une expertise sérieuse, dans le cas où l’alerte au plagiat n’est pas faite par les directions des universités, mais individuellement, notamment  par ceux qui s’estiment victimes de ces plagiats, et d’abord par les plagiés (*)

* * *

(*) (09/09/2011) Un lecteur fidèle et attentif de ce blog, chercheur de l’INRIA, m’écrit : « HAL est une initiative conjointe de l’INRIA et du CNRS (ce dernier via le CCSD). L’INRIA et le CCSD ont chacun la main sur « leur » base, mais chacune des deux plate-formes « voit » l’autre base (ainsi que les bases de plusieurs autres établissements). Aussi, il est inexact de dire que l’article-plagiat que vous mentionnez apparaît davantage sur hal.inria.fr (la plate-forme INRIA) ou sur hal.archives-ouvertes.fr (la plate-forme CCSD), ce d’autant plus qu’il s’agit d’une référence présente dans la base CCSD, comme en témoigne son nom de code: hal-00311883. Les entrées relatives à HAL-INRIA s’identifient elles sous la forme inria-012345678. C’est à l’organisme qui administre la base qu’il revient d’ôter une référence dans un tel cas (par exemple pour les thèses, c’est la base « tel », thèses en ligne, et je ne sais pas qui la gère). Bien évidemment il est totalement navrant que l’article en question n’ait pas été supprimé (on y accède encore, depuis hal.inria.fr ou hal.archives-ouvertes.fr). Mais je ne saisis pas pourquoi votre critique se dirige plutôt vers l’INRIA que vers le CCSD. Vous mentionnez que la victime du plagiat a contacté le CCSD, très bien, le CCSD n’a rien fait, c’est bien regrettable. L’INRIA n’a rien à voir avec cette inertie..

À part cela, je vérifierai la prochaine fois si le hall d’entrée de ma banque peut recevoir quelques voitures…

JND : Merci de ces pertinentes précisions. Il n’en reste pas moins que l’INRIA en tant que tel a aussi la responsabilité de ne pas laisser passer de plagiats mis en ligne sous son bandeau « INRIA » (voir la première illustration au début de cet article). Nous avons modifié l’intitulé de cette partie en «  hal.inria.fr, le CCSD et les plagiats« . De même, à en croire l’avant-propos publié dans le programme du colloque ROADEF 2009, l’INRIA est quand même pour quelque chose dans cette navrante affaire : « La 10éme conférence de la Société Française de Recherche Opérationnelle et d’Aide à la Décision (ROADEF 2009) est organisée à Nancy par l’INRIA Nancy Grand Est en collaboration avec le LORIA et l’ensemble des Universités Lorraines. »…

À paraître :

D’ici l’ouverture le 20 octobre prochain du colloque « Le plagiat de la recherche »(* *), quatre nouveaux articles mis en ligne sur le blog Archéologie du copier-coller illustreront différents aspects du plagiat universitaire, son ampleur et des réactions qu’il suscite de la part des plagiaires, des plagiés et des instances universitaires de différentes natures.

– Après celui-ci, mis en ligne le 6 septembre, sur des universitaires plagiaires inventeurs de la queue unique aux péages d’autoroute, la prochaine étude, dont la mise en ligne est prévue le 19 septembre traitera d’une thèse-plagiat… sur le droit d’auteur. N. de R., l’ »auteur » de cette thèse — Droit d’auteur et droits de l’Homme a vu son titre de docteur annulé par décision d’une section disciplinaire réunie à l’Université Lille 2. Il a en outre été condamné le 10 mai 2011 par le Tribunal de Grande instance de Lille pour « atteinte au droit patrimonial, atteinte au droit moral au respect du nom et de la qualité et atteinte au droit moral au titre du respect de l’œuvre ». Le plagié, Alexandre Zollinger, Maître de Conférences en Droit public à l’Université de Poitiers, contestant notamment la faiblesse des dommages et intérêts qui lui ont été concédés, a fait appel du  jugement.

– Les deux articles suivants seront mis en ligne au cours du mois d’octobre. L’un présente l’action concertée d’universitaires pour sauver un plagiaire et faire taire le plagié (deuxième des trois chapitres de  » Trop d’éthique tue l’éthique « et l’autre traitera de la place du plagiat et des plagiaires aux prochaines élections à la 71e section du Conseil National des Universités (Sciences de l’information et de la communication, section du CNU dont nous dépendons).

*

(* *) Le programme du colloque se trouve ici :
http://www.plagiat-recherche.fr/spip.php?article37

Programme du colloque en fichier pdf

L’inscription au colloque se fait en ligne :
http://www.plagiat-recherche.fr/spip.php?article41

* * *

twitter.com/ArcheoCopCol

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12 réponses to “DE SFAX EN PASSANT PAR LA LORRAINE, DES PLAGIATS À LA QUEUE LEU LEU”

  1. Michel ABHERVE (Professeur associé à l’université de Paris Est Marne la Vallée) :
    Ce plagiat est éberluant, car les plagieurs ne se sont même pas donnés la peine de la faire correctement !

     

    Michel ABHERVE

  2. Martin Quinson (Maître de conférences à l’Université de Nancy, LORIA) :
    Le plagiat est effectivement éberluant, mais votre post n’est absolument pas correct. Votre liste de tags est aussi révélatrice qu’hallucinante. : INRIA, LORIA, plagiarism, plagiat, Université de Sfax, Université de Yaoundé, dans cet ordre.

    L’INRIA n’a absolument rien à voir dans cette affaire, comme vous l’expliquez dans la mise à jour postée en bas de votre article. Vous avez accédé à cet article par la plate-forme INRIA, mais elle a été publiée par le CCSD (le CNRS, quoi). Vous ne pouvez tenir rigueur à l’INRIA du manque de diligence du CNRS sur cette histoire. Votre accusation me semble à peu près aussi justifié que si vous aviez accusé firefox de vous avoir laissé accéder à la page. L’INRIA n’a aucun pouvoir éditorial sur le contenu de la base HAL gérée par le CNRS. Pourquoi le CCSD est-il absent de votre liste de tags (et donc de vos récriminations – parfaitement justifiées par ailleurs) ?

    Il est également vraiment exagéré d’associer le LORIA à cette affaire, car l’implication du laboratoire se limite à avoir héberger la conférence où le papier plagieur a été publié. Vous savez bien que prêter son bâtiment n’implique pas grand chose, n’est ce pas ? À la limite, jetez l’opprobre sur la conférence, ou bien sur les organisateurs de cette édition de la conférence, mais pas sur le bâtiment où a eu lieu cette conférence cette année là.

    Voir figurer l’Université de SFAX en 4eme position de cette liste de tag est insensé. C’est de là-bas que vient le problème, quand même, vous en conviendrez.

    Le problème que vous dénoncez est grave et mérite un traitement de fond. Le LORIA a d’autres casserolles (dont certaines pour lesquelles je vous suis reconnaissant de votre travail), alors rendons à César ce qui est à César, et veillez à accuser les bonnes personnes.

    RÉPONSE (JND) : La discussion, franche, est lancée et on ne peut que s’en féliciter. Nous ne mettons pas en doute votre sincérité et votre probité comme membre du LORIA. Vous êtes ici à l’évidence une des victimes de l’attitude plagiaire de certains enseignants-chercheurs. Comme je l’ai déjà avancé, les enseignants-chercheurs plagiaires prennent en otage leurs collègues, et aussi les colloques et les instances dans lesquelles ils s’immiscent. Deux remarques :
    – Les tags : cet ordre, l’ordre alphabétique, est imposé par l’outil WordPress. Je rajoute le tag « CCSD ». Le LORIA est cité, mais aussi l’Université de Yaoundé et le CARI qui n’ont dans cette affaire strictement rien à se reprocher, tout au contraire : la décision de Donatien CHEDOM FOSTO de prendre les risques de faire connaître sa situation après avoir échoué à la régler dans la discrétion est tout à son honneur.
    – J’ai effectivement pris au sérieux la phrase « La 10ème conférence de la Société Française de Recherche Opérationnelle et d’Aide à la Décision (ROADEF 2009) est organisée à Nancy par l’INRIA Nancy Grand Est en collaboration avec le LORIA et l’ensemble des Universités Lorraine. » qui est la première phrase de l’avant propos au programme de ce colloque. On y parle nul part du LORIA comme seul gérant d’un « bâtiment » mis à la disposition du colloque; je ne pouvais donc que l’ignorer.
    Je vous remercie de reconnaître que mon travail et ce blog, même si vous exprimez des réserves, font plutôt avancer les choses. Une position éclairée qui reste exceptionnelle parmi mes propres collègues de l’Université Paris 8. Je suis désolé de vous l’annoncer, mais le nom de LORIA sera à nouveau cité dans un article à paraître en octobre sur ce blog.

     

    Martin QUINSON

  3. Martin Quinson (Maître de conférences à l’Université de Nancy, LORIA) :

    Je me permets d’insister, mais HAL-INRIA n’a rien à voir dans cette affaire. Merci de corriger ceci, ou de m’éclairer sur votre argumentaire en sens inverse.

    Vous viendrait-il à l’esprit d’accuser un aggrégateur comme google news, yahoo ou MSN si le figaro ou le monde publiait un article plus que critiquable ?

    Notez que je ne suis pas employé de l’INRIA, mais j’ai peur qu’à accuser les mauvaises instances, votre action se perde. Je maintiens que la faute incombe à l’université de SFAX et non à HAL-INRIA qui n’a absolument rien à voir dans cette histoire. Pitié, nous avons un cruel besoin des archives ouvertes face aux appétits des éditeurs, ne jetez pas le bébé avec l’eau du bain.

    Pour ce qui est de l’implication du LORIA, je pense encore qu’organiser une conférence n’implique pas la responsabilité scientifique de *tous* ses membres, ni même de ses dirigeants, mais bien la responsabilité des membres organisateurs. J’entends bien que votre objectif est de provoquer une prise de conscience, mais j’ai peur qu’à force de taper sur les mauvaises personnes, vous ne parveniez qu’à rendre l’organisation de conférences dans nos locaux très difficiles, sans gain clair.

    Par ailleurs, si vous avez d’autres nouvelles qui concernent (vraiment) le LORIA, je n’en suis pas heureux bien entendu car tout serait mieux si vous n’aviez pas matière à faire ce travail. Mais je pense que la transparence est la meilleure solution, et vous remercie malgré tout.

    Réponse (JND) : Je vous accorde bien volontiers que la responsabilité de ce plagiat incombe d’abord aux plagiaires de l’Université de SFAX. Mais la responsabilité d’accueillir des personnages aussi douteux scientifiquement dans un colloque international à Nancy incombe bien aux organisateurs de ce colloque. Le document « ROADEF 2009, Livre des résumés« , dont l’authenticité n’a pas été contestée, précise comme je l’ai déjà mentionné « La 10ème conférence de la Société Française de Recherche Opérationnelle et d’Aide à la Décision (ROADEF 2009) est organisée à Nancy par l’INRIA Nancy Grand Est en collaboration avec le LORIA et l’ensemble des Universités Lorraine ». On y remercie aussi les « re-lecteurs » sollicités. Si ces informations sont fausses, il incombe à l’INRIA Nancy et au LORIA d’exiger des explications des véritables organisateurs de ce colloque.
    Nous avons déjà précisé que l’article présenté par les deux universitaires plagiaires de Sfax au RODAEF 2009 à Nancy n’est pas celui analysé dans notre étude. Il s’agit de « Solving of waiting lines models in the airport using queuing theory model and linear programming« . Malheureusement, vous constaterez facilement que cet article sur les queues aux aéroports n’est pas non plus exempt de « copier-coller », comme tous les articles publiés par ces deux « auteurs » et présentés sur le site d’archive ouverte sous le bandeau « INRIA ».
    Précisément parce que, comme vous soulignez, le besoin et l’importance d’archive ouverte s’imposent, il y a matière à réfléchir aux procédures à mettre en place afin qu’un plagié puisse obtenir le retrait d’un article-plagiat mis en ligne dans une archive ouverte, placée sous le bandeau « INRIA » et organisée par le CNRS et le CCSd.

     

    Martin QUINSON

  4. Martin Quinson (Maître de conférences à l’Université de Nancy, LORIA) :

    J’avoue être déçu de constater que vous semblez ignorer comment l’organisation de conférences se déroule. Peut-être est-ce dû aux différences d’usage entre les sections CNU, je ne sais pas.

    Vous utilisez le livre des résumés de ROADEF pour insister sur le fait que la conférence a été organisée par l’INRIA Nancy et le LORIA et ainsi engager leur responsabilité scientifique. Mais sur la page où se trouve cette information (p. 4), on voit deux listes. L’une, dite « Comité d’organisation » ne comprend que des chercheurs en poste au LORIA. L’autre est dite « Comité scientifique ». Il [me] semble donc clair que l’organisation de la conférence implique des tâches principalement logistiques, tandis que l’aspect scientifique est rempli par le comité … scientifique. Pourquoi ne pas jeter l’opprobre sur tous les laboratoires de tous les membres du comité scientifique au lieu de continuer à charger la mauvaise cible (l’organisateur logistique) ? Parce que ce serait ridicule ? oui, nous sommes d’accord. Ce serait aussi ridicule que de charger le LORIA dans cette affaire.

    Par ailleurs, vous n’avez pas réagi à ma comparaison de HAL.INRIA et d’un agrégateur tel que google news dans votre réponse à mon commentaire précédent. Je vous saurais gré de remplacer HAL INRIA par CCSd du CNRS dans votre texte, ceci dans un souci d’honnêteté. Il est clair qu’une capture d’écran avec le logo INRIA est plus impressionnant que le même sur le CCSd puisque le logo du CNRS n’y est pas, mais il est exagéré d’accuser l’agrégateur d’information quand un fournisseur d’information est dans l’erreur.

    Le processus de relecture par les pairs est clairement malade de nos jours, ce n’est un mystère pour personne. Cela gangrène profondément le monde académique, c’est également un secret de polichinelle. Votre travail pourrait grandement aider à démêler la situation, si seulement vous n’accusiez que les coupables à chaque fois. Je vous propose de faire court. Voici la substance de mes commentaires :

    * Organisation logistique n’est pas organisation scientifique, et le labo hébergeant est bien moins coupable que les relecteurs. Mettre le nom des labos hébergeurs peut être une erreur, mais persister en cette voie ressemble à une stratégie pour attirer des lecteurs (en chargeant quelqu’un de plus visible que le vrai coupable)

    * De part l’organisation des différents sites HAL, chaque site est responsable de sa propre base. Persister à présenter le site de l’INRIA alors que le problème est dans la base du CNRS me semble relever de la même stratégie consistant à accuser les gens célèbres pour faire mousser le sujet (absence du logo CNRS sur le site du CCSd, présence de celui de l’INRIA).

    J’espère que cette accusation de stratégie de communication que je présente ici n’est pas fondée, et que vous n’allez pas desservir votre cause en persistant dans les erreurs qui ont été portées à votre connaissance à de nombreuses reprises.

    Réponse (JND) :
    À L’INSU DE MON PLEIN GRÉ
    J’attends que d’autres, plus compétents que moi en matière d’agrégateurs et de bases, donnent leur avis. Mais vous le constatez vous-même: « absence du logo CNRS sur le site du CCSd, présence de celui de l’INRIA« . Je n’y peux rien et je n’ai donc fait que commenter ce que l’on me donnait à voir et à lire. C’est une situation semblable concernant le document « résumés » de Roadef 2009. C’est donc aux autorités compétentes du LORIA ou de l’INRIA, et pas à moi, d’intervenir auprès du CNRS, du CCSd et des véritables organisateurs de ce colloque afin qu’ils assument chacun leur rôle dans cette regrettable situation.
    — Mon blog vous est ouvert pour mettre en ligne, à votre nom ou de manière plus collective, un article qui à partir de cet incident particulier s’intéresserait de manière plus générale à ce type de situation. Mon blog est aussi bien entendu ouvert à ceux qui ont autorité pour écrire à ce propos de ce cas, qu’ils soient du LORIA, de l’INRIA, du CCSd ou du CNRS. Par ailleurs, croyez-bien qu’il n’y a de ma part aucune stratégie de communication particulière.
    Une remarque : l’adresse de HAL-INRIA par laquelle nous avons eu accès à ces plagiats est « http://hal.inria.fr/ ». Affirmer que tout ceci se passe à l’insu de son plein gré et que l’entière responsabilité de cet incident repose sur le CNRS et le CCSd n’est pas non plus raisonnable.
    — Rassurez-vous, ma section du CNU, la 71e (Sciences de l’information et de la communication), connaît aussi le plagiat. On y observe des sélections d’articles par lecture en double aveugle confiées… à des aveugles au plagiat et même à des plagiaires.

     

    Martin QUINSON

  5. Chers collègues,
    Je suis Taoufik DJEMAL, Professeur des universités et directeur de recherche depuis 1988.
    Suite à un mail d’un collège, je viens de découvrir ce blog et par conséquent cet incident de plagiat lié à mon nom. Étant encore sous le choc, je vous écris ces mots afin d’exprimer des excuses en mon nom et au nom de l’Université de Sfax aux auteurs de l’article d’origine, de nier toute relation avec cet article et d’exprimer ma position contre le plagiat.
    Houda MHERI est une étudiante inscrite en thèse. Elle ne vient nous voir que lors des inscriptions. Pendant nos rares réunions de travail scientifique, je lui ai proposé des perspectives de recherches qu’elle n’a pas suivies.
    Concernant cet article sujet de plagiat, je déclare que je n’ai participé ni à sa rédaction ni à sa correction. Je dirai même plus, je n’ai pas donné mon accord pour une publication en mon nom. La preuve en est que mon adresse mail ne figure pas sur cette communication (certainement pour que je ne sois jamais contacté). De plus, l’approche décrite dans cet article va à l’encontre des perspectives de recherches que j’ai proposées. Une troisième preuve de mon innocence de ce plagiat réside dans le fait que Houda MEHRI a répété cet acte de plagiat dans un autre article avec un autre auteur.
    Chers collègues, je peux vous rassurer que des mesures disciplinaires seront entamées à l’égard de cette personne malhonnête Houda MEHRI pour le plagiat retrouvé sur ces articles (les deux articles que vous avez cités) et pour l’utilisation de mon nom sans m’avoir informé et sans mon accord.
    Depuis mon début de carrière en tant qu’enseignant chercheur, j’ai tenu à exercer mes fonctions, aussi bien en Tunisie qu’aux États-Unis d’Amérique, en défendant le principe de la créativité et de l’innovation scientifique. J’étais et je le suis toujours contre toute forme de fraude scientifique et en particulier le plagiat. De tels phénomènes ne font que freiner l’avancement et le développement de la recherche scientifique.

    Observations (JND) : On peut effectivement observer les mentions suivantes au bas de la page de HAL-INRIA :

    hal-00311883, version 1
    http://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00311883/fr/
    oai:hal.archives-ouvertes.fr:hal-00311883
    Contributeur : Houda Mehri
    Soumis le : Jeudi 21 Août 2008, 21:22:31
    Dernière modification le : Vendredi 22 Août 2008, 19:20:19

    C’est donc bien Mehri HOUDA qui a envoyé ce plagiat à hal.archives-ouvertes.fr qui l’a relayé à hal.inria.fr/
    Mais l’icône mail qui renvoie à « taoufik.djemal@fsegs.rnu.tn » apparaît dans la page d’HAL-INRIA qui publie un résumé de « l’article » et donne accès à sa version intégrale en fichier pdf.

    Si ce que le Professeur Taoufik DJEMAL affirme était établi, c’est à dire qu’il n’est en rien dans la rédaction de cet article et qu’il n’en a jamais eu même connaissance avant cette publication du blog Archéologie du copier-coller, cela signifierait que n’importe qui peut faire signer n’importe quel texte par n’importe quel prétendu auteur et l’afficher dans une archive ouverte parrainée par le CNRS. Cet incident devrait donc conduire à réviser les procédures défaillantes d’accès à hal.archives-ouvertes.fr.

     

    Taoufik DJEMAL

  6. Je suis Houda Mehri doctorante à l’université de Sfax (Tunisie), je veux bien par la présente lettre de vous informer que j’assume toute ma responsabilité à propos des deux travaux signalés par le plagiat. Aussi, je vous informe que la contribution des co-auteurs : Taoufik Djemal dans le papier « Étude et simulation du phénomène d’attente dans l’autoroute (zone de péage) » et Said Toumi dans le papier «Sustainability metrics for a supply chain: The case of small and medium entreprises » s’est limitée à la discussion des sujets sans intervenir ni dans la rédaction ni dans le contenu du travail. Je vous écrit ce message afin de nier toute responsabilité à l’égard de mes co-auteurs.

     

    Mehri HOUDA

  7. Lucas Nussbaum (Maître de conférences, Nancy 2, LORIA) :
    Vraiment, je ne comprends pas votre insistance à attaquer ainsi hal.inria.fr. Cela nuit profondément à la crédibilité de votre blog et de votre travail (que j’apprécie par ailleurs).

    Dans un commentaire précédent, vous écrivez: « C’est donc bien Mehri HOUDA qui a envoyé ce plagiat à Hal-INRIA. »
    C’est faux. C’est hal.archives-ouvertes.fr qui a été utilisé pour effectuer le dépot, pas HAL-INRIA, puisque le numéro du dépot est en hal-XXX. S’il avait été effectué via hal.inria.fr, le numéro du dépot serait de la forme inria-XXX, tout comme les dépots effectués sur hal.inserm.fr ont un identifiant de la forme inserm-XXX.

    La question qu’on peut se poser, c’est de savoir s’il est vraiment pertinent pour hal.inria.fr de donner accès aux dépôts effectués sur hal.archives-ouvertes.fr, puisque visiblement cela nuit à la crédibilité de l’INRIA. Un choix différent a été fait sur les autres « instances » de HAL: HALSHS et HAL-INSERM ne listent pas les publications déposées sur le HAL du CCSd.
    Personnellement, je trouve plutôt positif d’éviter la fragmentation des archives ouvertes en donnant accès aux différentes bases de données depuis chaque portail.

    Réponse (JND) : Je n’ai aucun problème pour accéder à votre souhait et je corrige donc en « (…) qui a envoyé ce plagiat à hal.archives-ouvertes.fr qui l’a relayé à hal.inria.fr »
    Mais cela ne règle en rien le problème que je pose : les lecteurs qui arrivent sur le site dont l’adresse est « hal.inria.fr » ont beaucoup de mal à penser que la mise en ligne ne s’est pas faite sous la responsabilité de l’INRIA. Quelques soient les raisons du voisinage de plagiats grossiers avec le sigle « INRIA », ce voisinage porte tort à la réputation de l’INRIA. Je ne fais que désigner un problème, sa résolution dépend de l’INRIA et du CCSd, pas de moi.

     

    Lucas NUSSBAUM

  8. Lucas Nussbaum (Maître de conférences, Nancy 2, LORIA) :
    Toutes les occurences de « INRIA » dans l’article (à l’exception de celle sur la co-organisation de la conférence) posent le même problème, et devraient probablement être remplacées par une formulation plus neutre.
    D’ailleurs la thèse de Marie France ANGO-OBIANG mentionnée dans l’article avait aussi été mise en ligne sur Thèses en ligne, pas sur HAL-INRIA.

    Réponse (JND) : Je conviens que, comme celles de Martin Quinson aussi du LORIA, ces remarques sont justifiées. Mais elles sont incomplètes : elles ne tiennent pas compte que c’est à l’INRIA de mieux surveiller l’usage que le CCSd fait de son sigle.
    Je ne change plus rien dans mes textes et j’attends un article fouillé sur ce thème des archives ouvertes (les rôles relatifs du CCSd, du CNRS ou de l’INRIA…), les procédures à suivre par un plagié pour faire retirer un plagiat d’un site d’archives ouvertes, etc.
    J’aurai plaisir à le publier sur ce blog Archéologie du copier-coller. À titre d’article, il aura plus d’impact que des commentaires.

     

    Lucas NUSSBAUM

  9. Jean-Pierre Merlet, Directeur de recherche INRIA (Sophia Antipolis), responsable de l’équipe Contraintes, OPtimisation, Résolution par INtervalles (COPRIN) :
    Mehri HOUDA semble être une spécialiste des coups fourrés. Nous la retrouvons dans les pages du GDR Macs comme « chargé de recherche INRIA, dans l’équipe COPRIN« . Je dirige cette équipe depuis sa création et cette personne n’en a jamais fait partie (nous ne la connaissons même pas). Cela pose le problème de la vérification des affiliations ce qu’aucune structure, aussi importante soit-elle, n’est en mesure faire.
    C’est à mon avis un exemple d’une des nombreuses tricheries que permet le système : à partir du moment ou des carrières se font selon des indicateurs numériques pour le moins discutables, aussi bien sur leur bien-fondé que sur la manière de les calculer, il n’est pas étonnant de voir des individus sans scrupules en profiter, avec une probabilité très faible d’être « pris la main dans le sac »

    J-P. Merlet
    Directeur de Recherche INRIA
    Responsable Scientifique de l’equipe COPRIN

    Réponse (JND) : je donnerai en octobre un autre exemple d’une bibliographie de CV bourrée d’articles-plagiat pour faire du chiffre.

     

    Jean-Pierre MERLET

  10. Jean-Pierre Merlet, Directeur de recherche INRIA (Sophia Antipolis), responsable de l’équipe Contraintes, OPtimisation, Résolution par INtervalles (COPRIN) :
    Mais le plagiat n’est qu’une des nombreuse manières de faire du chiffre:
    — le salami slicing
    — les papiers avec auteurs circulaires (parfait pour déjouer le filtre des auto-citations) et d’autres approches encore bien plus subtiles…
    Réponse (JND) : bien sûr, et parfois on cumule plagiats, auto-plagiats et traductions sous des intitulés différents.

     

    Jean-Pierre MERLET

  11. Henda EL FEKIH est directrice de l’École Doctorale de l’École Nationale d’Ingénieurs de Tunis (http://www.edsti.enit.rnu.tn).

    Bonjour,
    Ayant vu le commentaire du directeur de thèse concerné, affirmant qu’il n’était pas au courant que sa doctorante a publié un article, je me permets de poser la question suivante à notre collègue : est ce que la doctorante en question, qui a plagié, était autorisée à s’inscrire (renouvellement d’inscription) en thèse ?
    Y a t-il une charte des études doctorales dans l’établissement où s’est inscrite la doctorante ?
    Par ailleurs, en Tunisie, nous avons un texte juridique (Décret no 2008-2422 du 23/06/2008), relatif au plagiat dans le domaine de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique (Journal Officiel de la République Tunisienne N°52 du 27/06/2008) qui interdit le plagiat et qui prévoit des sanctions.
    Je suis très sensible à ce phénomène de plagiat. D’ailleurs, à l’ENIT nous sommes abonnés au logiciel d’analyse de similitude compilatio (http://www.compilatio.net), et nous sensibilisons nos étudiants à ce phénomène. C’est un doctorant de l’ENIT qui a publié cette affaire sur le forum (facebook) des doctorants de l’ENIT.

    Bien cordialement
    Henda EL FEKIH

    Réponse JND : : l’abonnement au logiciel Compilatio ne garantit pas grand chose. Tout dépend le rôle qu’on lui fait jouer. Attention, excellent outil d’enquête, il peut aussi devenir l’outil pour apprendre à « mieux plagier » quand il est utilisé à tort et à travers comme c’est le cas dans certaines écoles doctorales, notamment à l’Université Paris 8.

     

    EL FEKIH

  12. Henda EL FEKIH est Professeur à l’École Nationale d’Ingénieurs de Tunis :
    Bonjour,
    Je partage votre avis : Compilatio n’est qu’un outil. Il faut qu’il y ait des procédures pour sanctionner, mais il faut aussi sensibiliser les étudiants.

     

    Henda EL FEKIH