[8] Le souci des autres : quand Gilles Berheim faisait chanter un haute-contre

Posté par Jean-Noël Darde

9 avril 2013

Au départ, la mise en ligne de cet article était prévue dimanche soir. C’est finalement l’article sur l’essai de G. Bernheim lu par le Pape Benoît XVI qui a pris le dessus. L’article qui suit aurait donc pu fort bien rester dans sa boite si certains n’avaient pas décidé de défendre Gilles Bernheim en affichant une mauvaise foi patente. Nous pensons avoir de solides arguments pour démontrer cette mauvaise foi.

 

Dans l’article de Jean-Marie Guénois, Forte pression pour  la démission du grand rabbin, mis en ligne ce soir sur le Figaro.fr, on trouve encore aujourd’hui une étonnante appréciation d’André Mamou, rédacteur en chef de Tribune juive : Ce qui dérange le plus, n’est pas le plagiat dès lors qu’il l’a reconnu et qu’il a été trahi par un assistant d’écriture (…). Ce commentaire apparaitra particulièrement de mauvaise foi une fois lu l’article qui suit. Ici, Gilles Bernheim l’a garanti dans l’aveu-mensonge célébré par A. Mamou, ce n’est pas « un assistant d’écriture » mais lui même qui aurait personnellement choisi son plagié.

 

Notons aussi dans l’article du Figaro une malencontreuse coquille : ce ne sont pas 8 lignes, mais bien 8 pages de l’ouvrage de Joseph-Marie Verlinde que Gilles Bernhein a plagié servilement, de la page 96 à la page 103, quasiment mot pour mot. Même dans un livre de  format modeste, ça fait beaucoup.

Enfin, le journaliste de l’Express, Jérôme Dupuis, réagira comme il l’entend à la critique concernant le titre de son article, Plagiat: le Grand Rabbin Gilles Bernheim a même piégé le pape !. Notons seulement que le thème du piège est bien au cœur de cette affaire : Gilles Bernheim s’est piégé lui même par ses communiqués mensongers : le 20 mars, dans un premier communiqué, ses accusations de plagiat contre Jean-François Lyotard, un mort, et  le 2 avril, son mensonge patent dans le second communiqué (voir ci-dessous). Nous n’excluons pas non plus un éventuel piège tendu par ses « assistants d’écriture » à Gilles Bernheim.

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Nous avons vu un Gilles Bernheim, « trompé » et même « trahi » par son « nègre » (voir  [5] GILLES BERNHEIM, L’AVEU), plagier Jean-François Lyotard, qui a beaucoup écrit sur la pensée juive, ou plagier Élie Wiesel et Charles Dobzynski dès l’introduction de son livre paru en 2011.

De manière plus surprenante, on a vu les textes du grand rabbin de France se confondre totalement avec ceux d’écrivains catholiques par excellence : pour l’instant, au moins Jean Grosjean au début de l’introduction des Quarante méditations juives et Jean-Marie Domenach pour la totalité de la 30e méditation, Bible et tragique (pp 143 à 146). Cette situation donnait le vertige quand sur le site Akadem (le campus numérique juif), on entendait Nicolas Weill, affirmer lors d’un long entretien avec le grand rabbin que son ouvrage traitait notamment du « rapport divergent à la bible » entre juifs et chrétiens !

Les interlocuteurs catholiques habituels du grand rabbin de France s’étonneront que pour exprimer cette divergence, Gilles Bernheim ait repris à son compte, au mot près et sur quatre pages, un texte de Jean-Marie Domenach. Ils auraient même pu s’en rendre compte plus tôt… La confiance est aveugle, ou la lecture se perd.

[Comme le précisait Nicolas Weill qui couvre ce dossier, plagiats-Bernheim pour le Monde.fr, ce document-video a été retiré du site Akadem au lendemain du communiqué du grand rabbin de France reconnaissant certans de ses plagiats.

L’adresse URL d’accès à cette vidéo est aujourd’hui 7 avril encore active mais renvoie depuis le 3 avril, de manière un peu orwellienne, à un autre document : http://www.akadem.org/magazine/2011-2012/quarante-meditations-juives-avec-gilles-bernheim-28-11-2011-28360_4367.php.

On lira à propos de cette vidéo l’article mis en ligne le 3 avril sur le Monde.fr par Nicolas Weill :  Le grand rabbin Gilles Bernheim reconnaît avoir commis un plagiat ).

Le contenu de cette vidéo, la transcription d’une bonne part du dialogue Nicolas Weill – Gilles Bernheim et les conditions de son retrait du site Akadem feront l’objet d’un développement ultérieur sur ce blog.

Comme on le voit, le profil des plagiés a son importance. Les profils de leurs plagiés éclairent le profil des plagiaires et doit pouvoir aider à les distinguer.

Si on admet, comme l’a affirmé avec insistance Gilles Bernheim, que les plagiés de Quarante méditations juives ont été sélectionnés par l’étudiant-traître à qui le grand rabbin a confié les  « travaux de recherche  et de rédaction » de ce livre, mais que comme il l’a dit avec emphase : « C’est la seule et unique fois que je me suis livré à un tel arrangement [de confier des] travaux de recherche et de rédaction [à un étudiant] », c’est donc lui-même qui, selon ses propres dires, a choisi ses plagiés dans l’ouvrage Le souci des autres au fondement de la loi juive, paru en 2002 aux éditions Calmann-Levy.

Gilles Bernheim a notamment choisi dans cet ouvrage de plagier des textes de L’Éloquence des larmes, de Jean-Loup Charvet, paru en 2000 aux éditions Desclée de Brouwer. Les quelques lignes qui suivent sont reprises de la note de Benoît Chantre, l’éditeur de ce délicat et beau petit livre (accompagné d’un CD avec les enregistrements de Jean-Loup Charvet).

Jean-Loup Charvet était haute-contre et historien de l’art. Il a menée jusqu’à sa mort d’une tumeur au cerveau, en 1998, « une recherche sur le sens des larmes à l’époque baroque. Morceaux privilégiés de son répertoire, les lamentos de Bach, Purcell ou Dowland, les Leçons de ténèbres ou les airs français étaient devenus chez lui d’une esthétique singulière (…). Conçu comme un essai qui devait croiser la musique, la peinture et la littérature, [ce livre publié] est resté inachevé« .

Cette version établie par Anne Charvet et Benoît Chantre respecte « les chapitres prévus par l’auteur, recourant parfois à des états plus anciens du texte pour éclairer des fragments (…) Ces pleurs saisis dans leur assèchement, ces cris, ces étincelles, s’ils témoignent d’un face à face avec la mort, doivent aussi être lus comme l’exposé très singulier d’une pensée du chant, d’un chant devenu pensée.

De cette pensée du chant, d’un chant devenue pensée, qu’en a fait Gilles Bernheim ?

La qualité des textes, pourtant encore inachevés, de Jean-Loup Charvet ,  la voix de l’auteur qui l’accompagne par CD interposé, les circonstances même de la publication de cet ouvrage suscitent une vive émotion. En faire une simple réserve de phrases à plagier en les saucissonnant est dans ces conditions d’une impardonnable indélicatesse.

La mise en place des plagiats

Les emprunts en contrebande à l’ouvrage de Jean-Loup Chervet s’étalent ici sur deux pages, les pages 30 et 31  du premier chapitre « Pessah : le Plat du Seder« . Pessah, la Pâques juive,  célèbre la sortie du peuple hébreu d’Égypte.

Citons, ce qui nous paraît probablement être, jusqu’à preuve du contraire, du Gilles Bernheim, ci-dessous surligné en vert :  » la petite coupe d’eau salée ou de vinaigre qui sur le plat su seder, rappelle les larmes que les juifs ont versées lorsqu’ils étaient esclaves en Égypte. » Ce sont ces larmes qui justifient de rendre compte des explications et commentaires d’un Midrach , plus précisément ici, comme le précise la note 12, les commentaires de Rabbi Yossef Rozin sur le Midrach hagadol (Exode, III, 7), brièvement résumé en une phrase de discours rapporté. Suivent les commentaires  de Gilles Bernheim qui se présentent comme tels aux yeux du lecteur,  habitués aux commentaires de commentaires.

La même structure, se répètent quatre fois introduites par les variantes : Un Mitrach nous enseigne que … / Ce même Midrach évoqué plus haut affirme que … / Poursuivons la lecture de ce Midrach … / Le Midrach, toujours …

À chaque fois, dans un autre contexte, quelques arguments permettraient de soutenir que ces suites seraient des paraphrases de Bernheim des positions du rabbi. Mais la première attaque, « Sachons les recueillir » et, soulignons encore, le contexte militent en faveur de commentaires, aux yeux du lecteur, assumés par Gilles Bernheim lui-même. Gilles Bernheim s’est donc bien approprié et attribué lui même aux yeux du lecteur la voix du haute-contre, Jean-Loup Chavert.

En résumé : Les textes surlignés en vert sont proposés, jusqu’à preuve du contraire, comme de Bernheim et ceux surlignés en jaune apparaissent comme des discours rapportés simples que nous accordons sans grande réserve à Bernheim. Ici encore, jusqu’à preuve du contraire.

Les textes surlignés en tirets rouges, sont TOUS empruntés au livre L’Éloquence des larmes et sont donc des phrases volées directement à Jean-Loup Charvet. Ceci à l’exception du cas particulier de  la phrase « Toutes les larmes sont des pleurs, mais tous les pleurs ne sont pas des larmes » citée par Jean-Loup Charvet comme étant de Marin Cureau de la Chambre.

Nous avons la conviction qu’une part non négligeable des phrases non soulignées, ont aussi des origines plagiaires.

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– – – Page 16, 3e §

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– – – Page 17, 2e §

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– – – Page 25, 2e §

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– – – Page 15, 4e §

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– – – Page 49, 2e §

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– – – Page 50, § 1

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– – – Page 85, 3e §

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6 réponses to “[8] Le souci des autres : quand Gilles Berheim faisait chanter un haute-contre”

  1. Béatrice Bourges s’est-elle exprimée sur cette affaire ?
    ML LÉVY

    JND : bonne question, à ma connaissance, non. Mais elle ne manquera certainement pas de le faire, comme les autres « assistants en réflexion et écriture ».

     

    Michel LOUIS LÉVY

  2. Texte de Richard Prasquier (communiqué par Michel Louis Lévy)

    Je suis bouleversé, et nous sommes nombreux à l’être, par les développements publics et les révélations successives qui mettent en cause l’image de notre grand rabbin de France.
    Gilles Bernheim est mon ami. Une vie comme la sienne ne peut pas être otage de quelques défaillances dans un domaine de qualification intellectuelle ou académique qui reste connexe à son activité de rabbin. Je suis convaincu que les éventuelles faiblesses, détresses ou maladresses de l’homme – qui n’en a pas? – ne l’empêchent pas d’exercer une charge dans laquelle il n’a pas failli et où il a présenté d’une voix éloquente un judaïsme ouvert sur la cité et rigoureux sur les principes.
    C’est au nom même de ces principes, que j’attends, que nous attendons tous, une explication claire et complète.
    J’imagine la tourmente dans laquelle il vit, mais il doit cette explication à la communauté juive, frappée derrière lui, et plus largement à la communauté nationale dans laquelle sa place est importante et que parcourt actuellement un mouvement de rejet des élites aux suites potentiellement désastreuses. Il la doit à sa famille et surtout à lui-même.
    Il a promis cette explication pour les jours prochains. Je lui garde d’ici là ma confiance et mon amitié.

    Richard Prasquier
    Président du CRIF

    JND : pour une information plus complète, cette autre pétition évoquée par LeMonde.fr :
    Un autre texte, signé d’un « Collectif communauté consistoire », émanant aussi de proches du consistoire central, lance au contraire un « appel d’urgence pour sauvegarder et renforcer la communauté juive et les institutions consistoriales ». « Quels que soient les sentiments que nous éprouvons envers le Grand-Rabbin Gilles Bernheim à titre personnel, ou l’opinion que nous avons de son enseignement ou de ses initiatives sur le plan purement religieux ou communautaire, nous constatons qu’il a commis des fautes graves, portant atteinte aux fonctions qu’il exerce. Le Grand-Rabbin Gilles Bernheim ne pouvant plus exercer la plus importante de ses fonctions, et son maintien affectant de manière systémique le crédit de la communauté juive et de la religion juive, il doit faire l’objet d’un blâme et se retirer. Les modalités de ces deux mesures restent à définir, et la plus grande compassion est de mise ». Les auteurs de ce texte demandent plus globalement davantage de « collégialité » dans l’exercice du grand rabbinat.

     

    Michel Louis LÉVY

  3. Peut-on croire à une parole de repentir quand il y a recherche systématique d’évitement de la sanction ?
    Peut on parler de remord quand la semaine dernière encore Bernheim n’hésitait pas à calomnier un mort ?
    Et n’est ce pas galvauder abominablement les textes de sagesse que de les mettre au service des pires facilités de conscience ?
    Si Bernheim démissionne, on pourra croire qu’il a enfin mesuré l’étendue de ses fautes. Il s’y refuse. Respecte t-il le simple sens des mots quand il parle d' »humilité » parce qu’il prétend rester Grand Rabbin, et d' »orgueil » s’il démissionnait ?
    Plagiat, calomnie, usurpation : comment transmettre le message de la morale juive en comptant pour vénielles des fautes pareilles ?
    Rouska HAGLUND

     

    Rouska HAGLUND

  4. Je suis frappé par la convergence, avec ce qu’écrit Damien Hirsch, de mon propre vécu des rencontres que, dans le groupe « Thora et Psychanalyse » dont j’étais et suis secrétaire. Nous avons eues en deux séries d’années avec Gilles Bernheim : une pensée s’élaborant difficilement ,et d’autant plus intéressante, dans les premières années, puis, après une autre série d’années où Marc-Alain Ouaknin était notre enseignant, des propos coulant beaucoup plus facilement, sans notes autres que les textes en hébreu sur lesquels nous travaillions, des propos également passionnants mais d’une autre façon.
    de toute manière, je trouve risible l’idée que Bernheim aurait besoin de plagier pour enseigner. Quant à l’histoire de l’agrég …on s’en fout . Il l’a laissé dire, d’accord. Quel profit en a -t-il ou pouvait-il en tirer ? ? Aucun sur aucun plan

    Je crois qu’il y en a assez de s’acharner contre un homme qui dans sa fonction de Grand Rabbin a montré une énergie et une ouverture considérables. Dans un monde où Stéphane Hessel – grand imposteur qui n’a dû son audience qu’à sa prétendue et mensongère participation à la rédaction de la déclaration universelle ds Droits de l’Homme – a été proposé pour une inhumation au Panthéon, que signifie cet acharnement de M. Darde ? Drôle de métier universitaire, de passer son temps à traquer les « plagiats » des autres. franchement, je trouve que ce métier dégage une drôle d’odeur.
    Et je le dis d’autant plus sereinement qu’il ne m’arrive jamais de reproduire le passage d’un autre sans le citer. mais ceci parce que j’ai adopté depuis toujours la règle de ne jamais prendre copie d’un texte sans y adjoindre une note sur son origine. Mais même ces notes peuvent disparaître dans certaines conditions informatiques, t c’est alors tout un travail de savoir qui en est l’auteur – et parfois on put pnser qu c’est soi-même.

    Est-ce que par hasard ce ne serait pas la prise de position de Bernheim sur le mariage gay qui aurait décidé à « se le faire » d’une manière ou d’une autre ? En temps normal, la communauté universitaire n’est pas si passionnée par les faits et gestes des Rabbins ou Grands Rabbins.
    Georges GACHNOCHI

    JND : Commençons par votre dernière remarque « Est-ce par hasard… » : Vous mettez donc directement en cause Pierre Girardey et Jean-Clet Martin, puisque tout est parti d’eux, le 7 mars sur le site Strass de la Philosophie. Probablement souhaitez-vous aussi me mettre en cause, et aussi Boris Eizykman, enseignant-chercheur à l’Université d’Amiens et ancien élève de Lyotard (il vient de publier les actes d’un colloque – Plates bandes à part, Esthétique de la bande dessinée, Bruxelles, La Lettre Volée, 2012 -, où son intervention concerne Hergé et l’antisémistisme) qui a déjà publié sur mon blog et m’a averti du cas Berheim le 18 mars.
    Ajoutons encore le rôle de Benoît Hamon et de Jean Nehoray sur le blog Theoria.
    Dans cette affaire, toutes les questions, en effet, doivent-être posées.
    Pour vous faire gagner du temps, sachez que Girardey et Martin se connaissent de leur côté, comme Hamon et Nehoray du leur, et par ailleurs moi-même et Boris Eizykman, ni plus ni moins.
    La théorie d’un complot mis sur pied par nous six va être difficile à établir !
    Restez en plutôt à la remarque, pertinente celle-là, que cette affaire tombe mal, mais ce genre d’affaire tombe toujours mal… Que ceux qui sont hostiles aux positions du grand rabbin réagissent, à propos de la loi du Mariage pour tous, ou même pour d’autres raisons au sein de la communauté juive, ou ailleurs, c’est leur liberté et leur problème.
    L’idée que Bernheim aurait besoin de plagier pour enseigner serait risible, peut-être, mais pour publier une œuvre, vous ne contesterez pas que cela lui est in-dis-pen-sa-ble.
    Que signifie cet acharnement de M. Darde ? Drôle de métier universitaire, de passer son temps à traquer les « plagiats » des autres. Franchement, je trouve que ce métier dégage une drôle d’odeur. : Interrogez-vous plutôt sur l’acharnement du grand rabbin à mentir. Vous osez parler d’odeur ! Mais quelle odeur se dégage quand on accuse un innocent à sa place ? Quand on dénonce comme plagiaire celui même qu’on a plagié – Jean-François Lyotard – pour tenter de s’en sortir par un premier mensonge ?
    Avant de tenir des propos très désagréables et infondés, prenez donc un peu le temps de lire ce blog, votre théorie du complot va en prendre un coup : avoir été confronté, comme universitaire, à des mémoires et thèses plagiaires à près de 100% et demander avec persévérance, mais en vain, qu’elles soient annulées n’a rien de très extraordinaire : cette conduite procède d’une exigence morale évidente que Gilles Bernheim devrait cautionner et n’est liée à aucune pathologie particulière.
    Les mensonges récurrents du grand rabbin commencent eux à tenir de la pathologie – sa défense sur Radio Shalom implique qu’il a indiscutablement menti, non seulement avec le premier communiqué qui faisait porter la faute sur un innocent, mais aussi sur le second où il affichait sa repentance.
    Damien Hirsh, que l’on ne peut pas soupçonner d’hostilité a priori vis-à-vis du grand rabbin, a le premier sur ce blog évoqué l’hypothèse « d’aberration psychique ».
    Oubliez un instant les hypothèses et remarques qui sont indignes de vous et donnez nous votre avis de psychiatre sur les stratégies du déni de Gilles Bernheim ?

     

    Georges GACHNOCHI

  5. Ce n’est pas la première fois que le lien entre l’actuel dévoilement des agissements de Bernheim et sa prise de position sur le mariage pour tous est fait. Au moins ne va t-on pas ici jusqu’à parler de « lobby LGBT » comme on parlait avant guerre de « lobby judéo-maçonnique ». On n’en est pas encore non plus à demander aux enquêteurs leur orientation sexuelle…
    Rappelons que Bernheim a, assez raisonnablement, refusé d’appeler à manifester, et que le pape qui l’a consacré est actuellement démissionnaire. Pourquoi se serait on acharné sur un personnage en retrait par rappport au mouvement actuel ?
    Une interrogation de plus sur les motivations psychiques du plagiat : pourquoi un rabbin plagie t-il de préférence des catholiques, surtout ultra conservateurs, et place t-il leurs propos dans la bouche de rabbins ? La question est intéressante à creuser pour l’identité juive en France (et peut-être ailleurs) en ce début de siècle. Sans y voir forcément d’excuse : on en trouve décidément plus vite quand il s’agit des puissants de ce monde que pour les voleurs de bicyclette…
    Rouska HAGLUND

    JND : avec des motivations certainement différentes, pour moi c’est l’intérêt pour le modus operandi des plagiaires, un sujet qui s’est imposé à moi plus que je ne l’ai vraiment choisi, je me pose la même question. Je cherche de nouvelles informations et de nouvelles pistes pour y répondre. Le cas que vous évoquez est celui de la 30e méditation, La bible et le tragique entièrement méditée en fusion totale avec Jean-Marie Domenach. Qui a mis en scène ce plagiat étrange : un « nègre » ? avec quel profil ? quel motif ? Gilles Bernheim lui même ? À ce jour, rien n’est exclu et ce dernier scenario donnerait le vertige.

     

    Rouska HAGLUND

  6. J’aimerais bien que l’on m’explique en quoi il est normal, pour une personne, de signer un ouvrage de son seul nom alors qu’elle en a largement délégué la rédaction… puis de lâchement se dédouaner en cas d’erreurs ou de plagiats.

    Cela s’est pourtant vu plusieurs fois ces dernières années, de la part de personnalités en vue.

    Je comprends que ces gens aient autre chose à faire que de la bibliographie et de la rédaction, mais, dans ce cas, pourquoi tenir absolument à avoir son nom sur un livre? La vanité? Le désir de passer pour un « intellectuel »?
    David MONNIAUX

    JND : Mais Gilles Bernheim a-t-il vraiment « délégué la rédaction » ? J’en suis de moins en moins sûr.

     

    David MONNIAUX